J’ai parlé au créateur de “Cémantix”, le jeu toqué qui rend zinzin
Cémantix, version française de l’anglais Semantle, consiste à trouver chaque jour un unique mot, avant minuit, avec, pour seule indication, un score qui détermine la proximité sémantique avec la solution de chaque proposition.
Il y a les coups de chance, les mots tapés au hasard qui sont très bien placés. « Fièvre » avait ainsi été découvert en moins de trois minutes et quatorze coups (un record personnel). Mais on se souvient aussi du maudit « gré », du presque intolérable « successif » et du très méta « sémantique », qui nous avait fait dire que plus jamais on ne rejouerait à ce jeu de l’enfer. Et puis on y revient. Parce que comme dans les relations toxiques, on a l’impression qu’un mot facile succède généralement à un mot épouvantable.
« Pur hasard ! » nous assure en riant franchement le créateur de Cémantix, démiurge de notre obsession, un certain Enigmatix. « J’ai confié le choix des mots à un algorithme, qui pioche parmi les plus usités de la langue française. J’ai programmé les cinq ou six années à venir, donc je ne connais même pas le mot de demain. » Ingénieur en informatique, retraité « précoce » de la Silicon Valley, grand joueur de Scrabble et passionné d’énigmes, il nous parle depuis chez lui, aux Antilles.Enigmatix a d’ailleurs également développé sa propre version anglaise du jeu, Cemantle, puis Pédantix, inspiré du britannique Redactle, où il faut deviner quelle page Wikipédia a été entièrement caviardée.