Appelons un chat un chat et nous pourrons résister. Essai de réflexion en miroir – L'ardeur

En 1968, dans un livre au titre prophétique – L’homme unidimensionnel – le philosophe Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement. Trente ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’exploitation s’appelle gestion des ressources humaines et l’aliénation s’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’infini. Des concepts opérationnels qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre… Georges Orwell ne s’était pas trompé de date ; nous avons failli avoir en 1984 un « ministère de l’intelligence ». Assignés à la positivité, désormais, comme le prévoyait Guy Debord dans La société du spectacle : « Tout ce qui est bon apparaît, tout ce qui apparaît est bon. » (Debord, 1967).

https://www.ardeur.net/2022/11/appelons-un-chat-un-chat-et-nous-pourrons-resister-essai-de-reflexion-en-miroir/

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