Laurent Testot sur LinkedIn
Une étude qui aurait fait plaisir à feu Paul S. Martin. Il soutenait que l'extinction des grands animaux d'Amérique, il y a 12 à 10 000 ans, résultait de la surchasse. Une étude s’est penchée sur le régime alimentaire des membres de la culture de Clovis, groupe humain alors répandu en Amérique du Nord au moment de l’extinction de la mégafaune. À partir du collagène extrait des ossements d’un enfant de dix-huit mois, donc encore allaité, mort il y a onze mille ans, les chercheurs ont pu reconstituer ce qu’avait mangé sa mère depuis un an. Diagnostic : le régime de Madame n’avait rien à envier à celui d’un hypercarnivore comme l’homotherium, ce félidé évoquant un gros tigre avec lequel cohabitaient les Clovis : plus de 97 % de viande, dont au moins 35 % de mammouth, 35 % de wapiti, 20 % de bison ou de camelops (les signatures isotopiques de ces brouteurs au régime alimentaire voisin étant indiscernables), 5 % de cheval et 5 % de petit gibier. Oui, vous avez bien lu, cette femme de la culture de Clovis se nourrissait quasi exclusivement de la viande de gros animaux ! 🦬 🫎 🦣
Disclaimer : comme je le disais déjà dans 🐾 Cataclysmes (Payot, 2017), les raisons de l'extinction de la mégafaune sont complexes, et multiples. Il devient de plus en plus clair que climat et action humaine (prédation, altération des milieux par le feu, l'écologie de la peur et la sélection du gibier…) ont joué de concert partout, avec des combinaisons régionalement variées.
Plus d'infos dans un prochain livre…
#environnement #biodiversité #mégafaune
https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adr3814
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