Éditorial de mars 2021

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Tous les étés, depuis ma plus tendre enfance, je passais mes vacances chez l’oncle Jean. Oncle Jean était un grand gaillard filiforme dont la silhouette échevelée détonnait dans son village du sud-ouest, peuplé de robustes campagnards davantage bâtis pour le rugby que pour de délicats arpèges.

La maison était peuplée d’instruments hétéroclites dont mon oncle se saisissait au hasard de ses pérégrinations domestiques et de ses humeurs. Il grattait ici, pinçait là puis tapotait ailleurs. C’était la musique de mes vacances, joyeuse et dépourvue de fioritures.

Dans la famille, mon oncle passait pour un hurluberlu gentil, rieur et fantasque. Personne ne se souvenait de son dernier emploi salarié, nul ne savait de quoi il vivait mais les vacances s’écoulaient joyeusement, là-bas.

Sa maison de bric et de broc était ouverte de jour comme de nuit et servait de point de ralliement à tous les zicos des environs qui venaient y taper le bœuf. Les soirées d’été s’allongeaient jusqu’aux heures fraîches du petit matin sur fond de blues, de pop, de rock, de folk et d’éclats de rire. Je dois mon éducation musicale et mon goût pour les marges à cette bande de farfelus.

Mon oncle est parti rejoindre ses comparses au paradis musical, me léguant sa vieille 6 cordes et son banjo.

Seul devant mon écran, je jette un coup d’œil nostalgique à ces deux vestiges d’un autre temps, posés sur leurs stands, à portée de main, entre deux mix de synthés.

J’ai tout à coup soif d’étés bruyants, de mauvaises blagues, de désordres et de rencontres improbables.

Mars, avril, mai, juin, bientôt...

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