Les gens du Moyen Âge étaient-ils plus écolos ?
Une croissance médiévale soutenable donc, mais à quel prix ? Car même à cette période se dessinaient déjà les conséquences néfastes d’une surexploitation des terres. L’accaparement des sols à des fins agricoles, sinon industrielles, a par exemple suscité des conflits d’usage avec les populations locales.
À sa manière, le Roman de Renart se fait l’écho des effets de la raréfaction des ressources du territoire par les paysans et les Cisterciens. Les facéties de Renart ont un double sens : si le goupil vient piller les granges des hommes, c’est parce que le monde sauvage s’est vidé de son gibier et de ses arbres au profit de l’agriculture.
Ainsi, l’un des plus fameux romans médiévaux raconte «l’agonie grotesque de cette société sauvage, que les communautés paysannes et les moines blancs, nouveaux dominants, contraignent à céder son territoire».