Trois guêpes butinaient mon visage...
Je n'avais pas peur mais je n'osais pas bouger. Quand je dis butiner...
Elle buvaient.
J'avais acheté un pulvérisateur manuel de jardin, quelque chose comme ça. C'est parfait : on remplit d'eau, on pompe l'air, puis on se brumise des pieds à la tête.
Il fait si chaud que même habillé, les fringues sèchent en quelques minutes.
Il fait si chaud que les copines Polistes se ruent sur la moindre goutte d'eau : l'eau du bac spécialement aménagé pour qui n'en veut, avec des cailloux, de la mousse, et des branches au milieu ; l'eau qui goutte du robinet extérieur sur la palette (sous laquelle se planquent les lézards) ; l'eau qui perle sur l'arrosoir quand je le suspend pour prendre ma douche ; et enfin, l'eau du pulvérisateur, en gouttelettes sur mon visage.
Ce ne sont pas les mêmes qui venaient déjeuner avec moi le matin, l'an dernier.
Celles-ci ont fait leur nid dans l'étroite gâche à l'entrée sans porte de la serre. Quelle idée de s'entasser là-dedans ! Aussi, je préviens toujours de mon arrivée, en sifflotant. Et ça marche (je ne sais pas comment), elles me laissent passer pour que j'aille arroser les plantes.
Leur petites pattes et leur bouches me chatouillaient.
Je n'allais pas attendre qu'elles aient séché mes joues, mes cils...
J'ai fini par baisser lentement la tête pour la poser contre le tissu de ma robe, entre mes genoux.

Il fait si chaud que l'air vibre d'un millier d'insectes, à la recherche de fraîcheur. Le matin tôt, aux premiers rayons, on dirait la voie lactée.

#perso #guêpes #eau