Hydroxychloroquine et azithromycine : Didier Raoult s’entête

L’IHU de Marseille sous la direction de Didier Raoult publie une nouvelle étude très favorable à l’association médicamenteuse d’hydroxychloroquine et d’azithromycine.

Alors que la vaste majorité de la communauté scientifique a laissé de côté la fameuse hydroxychloroquine pour soigner les malades du Covid-19, le patron de l’IHU de Marseille signe un nouvel article vantant son intérêt pour limiter les décès (1).

L’équipe médicale de Didier Raoult démontre une nouvelle fois dans une cohorte marseillaise de plus de 10 000 patients que l’association d’hydroxychloroquine (HCQ) et d’azithromycine (AZT), un antibiotique bien connu, réduite de plus de 80 % la mortalité contre l’absence de traitement.

Le papier scientifique est signé par tous les proches collaborateurs du directeur de l’IHU de Marseille. On pourrait s’étonner pour autant du choix de la revue scientifique spécialisée en cardiologie alors que nous parlons d’une infection virale.

L’équipe marseillaise persiste et signe pour attester de l’intérêt de cette bithérapie grâce à des taux de mortalité très bas dans les hospitalisations de jour du centre de recherche en infectiologie et microbiologie.

Une étude qui relance encore un peu les débats scientifiques passionnés autour de ce sujet. Car l’HCQ en association avec l’AZT a bénéficié d’un nombre incroyable de ressources humaine et médicale.

C’est probablement la bithérapie la plus étudiée avec la crise de Covid-19. On peut retrouver plus de 350 études relues par les pairs sur ce sujet. C’est colossal.

Malheureusement, cette nouvelle preuve scientifique de l’intérêt de cette bithérapie est une copie conforme de toutes les précédentes études produites par l’IHU de Marseille.

Une copie qui traîne toutes les tares et limites des études précédentes, dont les principales sont reconnues par Didier Raoult et son équipe.

La bithérapie, envers et contre tout ?

L’étude marseillaise pilotée par Didier Raoult et Matthieu Million fait partie des plus bas niveaux de preuve en science.

L’étude est rétrospective.

C’est à dire que l’on va retourner dans le passée pour tenter d’y déceler un paramètre qui pourrait expliquer qu’un groupe décède moins du Covid-19 qu’un autre.

L’équipe de l’IHU de Marseille regarde bien entendu qui a pris de l’HCQ et de l’AZT précocement.

En faisant cela, ils arrivent à extraire des données très flatteuses pour la bithérapie avec une mortalité extrêmement faible dans ce groupe-là.

La question qui est bien sûr au bout de toutes les lèvres : est-ce que cela est une preuve de l’efficacité de la bithérapie ?

Oui et non.

Oui, car les données sont bien là. Non, car les limites et problèmes dans les groupes sont aussi présents, et plutôt préoccupants.

Des groupes incomparables

Suffisamment préoccupant pour que l’équipe y dédie un paragraphe entier dans l’étude afin d’avertir les lecteurs et la communauté scientifique.

Je cite in extenso les propos de l’équipe marseillaise :

« La principale limite de la présente cohorte est son manque d’évaluation des comorbidités. Les patients ne recevant pas d’HCQ ont tendance à être plus âgés et à avoir plus de comorbidités, et bien que nous ayons pu contrôler l’âge et le sexe, la présente étude n’a pas été ajustée pour d’autres comorbidités clés et peut être biaisée en conséquence. »

On apprend que seuls l’âge et le sexe ont été pris en compte pour comparer nos deux groupes soumis ou non à la bithérapie.

Or, et c’est en réalité une banalité dans les études de l’IHU de Marseille, les personnes recevant la bithérapie sont en bien meilleure santé que les autres… la raison qui pousse probablement à leur prescrire la fameuse thérapie.

Les malades qui réussissent à obtenir l’association HCQ et AZT sont plus jeunes et possèdent moins de comorbidités que les autres.

Nous savons désormais avec une certitude extrêmement forte que c’est pourtant ces deux paramètres les plus importants pour évaluer la gravité de la maladie.

D’ailleurs l’équipe marseillaise ne s’y trompe pas quand elle parle de paramètre clé. C’est bien le cas.

Et dans ce cas c’est rédhibitoire. Comment peut-on sereinement conclure que l’effet que l’on observe est bien celui de la bithérapie ou des caractéristiques fortement plus favorables des participants ?

C’est impossible.

Surtout que les raisons de ne pas prescrire l’HCQ et l’AZT ne sont pas claires du tout. L’IHU de Marseille précise dans sa publication que plus de 800 patients n’ont pas reçu la bithérapie, dont les raisons sont présentées dans une annexe que l’on doit télécharger.

Une fois le téléchargement fait, on peut y lire que nous n’avons aucun détail sur les raisons de cette exclusion dans 46 % des cas. Nous ne savons pas vraiment pourquoi ces personnes n’ont pu recevoir le sulfureux traitement.

Le protocole « Raoult »

J’étais revenu dans le détail en juin 2021 sur les études ayant évalué le protocole « Raoult ». C’est-à-dire une association d’HCQ et d’AZT initiés le plus tôt possible, avec des doses correctes et avant la dégradation trop importante de l’état de santé des malades.

Aucune étude clinique ne remplissait à la perfection toutes les cases. Aucune étude n’est parfaite non plus, cela n’existe pas.

Mais les maigres études dont je vous invite à découvrir le détail ne faisaient état d’aucun bénéfice sur la mortalité ou les hospitalisations des malades de Covid-19.

Des résultats décevants qui auraient pu être prévus quand nous avions eu vers juillet 2020 un ensemble de preuves solides ne trouvant pas d’effet antiviral et anti-inflammatoire sur des modèles animaux et des lignées cellulaires pulmonaires humaines.

Quoi qu’il en soit, l’IHU de Marseille ne semble pas vouloir s’arrêter de croire aux bénéfices de la bithérapie malgré les importantes limites méthodologiques et les gros problèmes dans la création de leur groupe à comparer.

Des limites reconnues par les auteurs, mais qui ne les empêchent pas de conclure avec certitude sur le rôle et l’intérêt de la bithérapie.

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https://www.dur-a-avaler.com/hydroxychloroquine-et-azithromycine-didier-raoult-sentete/

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