Libérez Georges Ibrahim Abdallah!

#politique #justice #impérialisme

Georges Ibrahim Abdallah, libérable depuis 1999, est toujours prisonnier politique en France sous la pression des USA!

La pétition internationale:
http://www.freegeorges.org/

L’ingérence américaine n’a jamais cessé dans cette affaire. Le 21 novembre 2012, alors que le tribunal de l’application des peines (TAP) se prononçait en faveur de la libération de M. Abdallah, l’ambassadeur des États-Unis en France, M. Charles Rivkin, faisait savoir dans un communiqué qu’il « déplorait la décision du TAP d’accorder la liberté conditionnelle au terroriste reconnu coupable Georges Ibrahim Abdallah ». Il ajoutait : « J’espère que les autorités françaises feront appel de la décision prise aujourd’hui et qu’elle sera annulée. » Le parquet fit appel de la décision. Et cette fois, le 10 janvier 2013, la cour d’appel confirma que M. Abdallah devait être libéré. N’ayant pas la nationalité française, ni titre de séjour, il ne lui restait plus qu’à quitter le territoire français. Son avocat Jacques Vergès exultait déjà : « J’accueille avec satisfaction cette décision, car j’avais demandé à la justice française de ne plus se comporter comme une putain face au maquereau américain. » La libération de son client n’attendait plus que la signature d’un arrêté d’expulsion — une formalité.

Mais, le lendemain de la décision de la cour d’appel, la porte-parole du département d’État américain, Mme Victoria Nuland, lâche : « Nous sommes déçus par la décision de la cour [d’appel] française (…). Nous ne pensons pas qu’il doive être libéré et nous poursuivons nos consultations avec le gouvernement français à ce sujet (5). » Alors secrétaire d’État du président Barack Obama, Mme Hillary Clinton escompte en effet que certains membres du gouvernement français, dont le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, se montreront réceptifs aux demandes de l’administration américaine. Après la décision de la cour d’appel, alors qu’elle s’apprête à quitter le département d’État, elle lui fait passer le message suivant : « Bien que le gouvernement français ne soit pas légalement autorisé à annuler la décision de la cour d’appel du 10 janvier, nous espérons que les autorités françaises pourraient trouver une autre base pour contester la légalité de la décision (6). » Mais répondre positivement à cette demande imposait le concours de la ministre de la justice française Christiane Taubira. Laquelle avait, quelques mois plus tôt, pris une circulaire lui interdisant, ainsi qu’à tout autre membre de l’exécutif, d’adresser des instructions aux magistrats du parquet.

Sur qui pouvaient donc compter les États-Unis et M. Fabius pour faire capoter, malgré cela, la libération de M. Abdallah ? La réponse est venue trois jours plus tard. Le 14 janvier 2013, le ministre de l’intérieur Manuel Valls refuse de signer l’arrêté d’expulsion de M. Abdallah. Surprise par cette intervention d’un membre de l’exécutif dans une affaire judiciaire — ce qui contredisait sa circulaire de septembre 2012 , la ministre de la justice, Mme Taubira, réclame l’arbitrage du président de la République. M. Hollande n’intervient pas. Il laisse agir son ministre de l’intérieur, alors beaucoup plus populaire que lui. Et le militant communiste libanais reste en prison. Au Liban, sa famille avait déjà pris le chemin de l’aéroport de Beyrouth pour l’accueillir.

extrait de l'article
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/08/CARLES/62066

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