Cette rêverie de la matière prend également pour origine toutes les surfaces réfléchissantes et translucides par lesquelles s’exprime tant une prise de conscience du moi qu’une interrogation sur la réalité du monde sensible. Verres dépolis, boules de voyantes, miroirs déformants parcourent la littérature et l'imagerie surréaliste comme autant de "fenêtre[s] ouverte[s] sur l’au-delà", de "miroir du merveilleux". S’ils deviennent dès les années 1920 pour la photographie surréaliste des instruments privilégiés, c’est que, symboliquement, toute surface aux reflets trompeurs, toute glace piquée, tout miroir déformant, semblent redoubler l’idée de la fausse transparence du médium lui-même qui n’est plus "seulement un miroir parfait".

‒ Quentin Bajac

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