Les bains-douches disparaissent...
Petite, je me souviens d'un établissement de bains-douches, dans la ville où je suis née. Mes grands-parents y allaient. Il y avait des jours pour les hommes et des jours pour les femmes. Moi j'y ai accompagné ma grand-mère, parfois, même si mes parents avaient, eux, une salle de bains. Pour l'ambiance. Dedans, ça sentait le savon de Marseille, les carreaux étaient blancs et bleus, les sons résonnaient. En sortant de là, on s'arrêtait à la boulangerie, prendre le pain.
Plus tard, j'ai fréquenté un autre bains-douches, en Bretagne. J'avais vingt ans. On était une bande de copains, on louait pas cher un "Penn-ti" à plusieurs, dans des conditions sommaires (et on s'en foutait) ; alors on allait aux bains-douches. Celui-là avait de grandes fenêtre en hauteur, d'où tombait une lumière dorée. C'est la première fois où j'ai utilisé du ghassoul.
Puis les bains-douches se sont raréfiés, comme les cabines téléphoniques.
Les deux seraient aujourd'hui encore utiles. Pourtant.