« Je sais bien que tu ne m’aimes pas » a dit Hélène, sans prévenir. « Pas du tout » , lui ai-je rétorqué. Je n’y croyais pas moi-même. « Ça n’est pas grave. Je pense que je ne t’aime pas non plus ». Nous avons pris le bus jusqu’à la place Sainte-Anne. Ça sentait les pieds et les cosmétiques. Avec la nuit, les terrasses se sont remplies. On respirait un peu, malgré l’absence de vent. « Je veux qu’on retourne à Carnac » a déclaré Hélène, « après on se sépare » J’ai dit : « Oui. » Je n’ai plus parlé durant le repas. Je rêvais du port dans la brume, de m’allonger au milieu les mégalithes bien alignés et sentir l’odeur suave des fougères. J’avais envie d’un avis de tempête, de voir l’océan devenir sombre, la houle se creuser et se couvrir de blanc.
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