« T’es au courant, camarade ? A propos du soutien de la gauche au gouvernement cubain, sans tenir compte des expériences des Cubains noirs »
Juan Fernando a 31 ans, il est cubain, noir et docker au port de La Havane, dans cet ordre, comme il le souligne. Le matin du 11 juillet, Juan a reçu par WhatsApp et Facebook des vidéos montrant une sorte de révolte à San Antonio de los Baños, une ville située au sud-est de La Havane, dans la province occidentale d’Artemisa.
Juan a rapidement négligé les vidéos et n’a pas fait grand cas de l’affaire. Après tout, au cours des derniers mois, Cuba a connu des manifestations sans précédent de dissidence publique de masse. Le mouvement de San Isidro, le #27N et les manifestations individuelles de frustration à l’égard du système dans toute l’île ont remis en question le message officiel de consensus social et de soutien au Parti. Comme le dit Juan, « rien ne change jamais, alors pourquoi trop y penser ? ». Mais Juan avait tort. Rien de tel n’est jamais arrivé dans le Cuba révolutionnaire.