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Alfredo Cospito : prisonnier anarchiste italien en grève de la faim contre le régime d’isolement extrême

Le régime “41 bis” : fanatisme judiciaire en Italie

Alfredo Cospito est un anarchiste italien. Il est condamné à la prison à vie sans possibilité de sortie, sous un régime d’isolement extrême qui s’assimile à la torture. Ce régime de détention italien est appelé «41 bis», c’est une peine de mort lente.

Depuis le 20 octobre 2022, Alfredo Cospito est en grève de la faim contre ce régime spécial. Il préfère mourir que de rester pour le restant de ses jours dans ces limbes, dans un état de non vie. Face à la violence des institutions, il n’a que son corps. Le problème c’est que l’État italien a déjà laissé mourir plusieurs détenus en grève de la faim ces dernières années, sans aucun scrupule.

Dans la péninsule, une lutte d’ampleur nationale a donc lieu depuis des semaines pour soutenir le détenu et l’arracher au régime spécial qui le condamne à mort. Le 24 février, un tribunal doit se prononcer sur le maintien ou non d’Alfredo sous «41 bis».

Quels sont les faits reprochés à Alfredo pour un tel traitement ? Il a été condamné une première fois pour avoir tiré dans les jambes d’un patron de l’industrie nucléaire, action revendiquée par la Fédération Anarchiste Informelle. Il a ensuite été de nouveau condamné pour son implication en 2006 dans une affaire de colis piégés qui n’ont fait aucune victime, devant une centre de formation de policiers. Des blessures aux jambes et deux colis qui n’ont porté atteinte à l’intégrité physique de quiconque.

Le condamné a pris le maximum. Après 6 ans de prison au régime dit de Haute Sécurité, la Justice a décidé de soumettre Alfredo au régime du 41bis. Cette mesure a été créée dans les années 80 pour les chefs de la Mafia, après l’assassinat d’un juge par Cosa Nostra, la mafia sicilienne. Il s’agissait d’une mesure très spéciale, réservée à un très petit nombre de personnes à la tête du crime organisé, et qui devait rester provisoire. Elle est pourtant toujours en vigueur, et elle s’applique désormais à un militant. Ce régime ne permet aucun contact avec l’extérieur, ni même avec d’autres détenus, il interdit toute activité en prison, censure et bloque quasiment tout le courrier, limite fortement le nombre d’objets dans la cellule et interdit tout livre et journal provenant de l’extérieur. C’est une non vie. Ce régime est un extrémisme judiciaire.

Le 20 octobre 2022, Alfredo Cospito annonçait donc sa grève de la faim en visio-conférence au tribunal de Sassari, en Sardaigne, déclenchant un mouvement de soutien allant bien au delà des milieux anarchistes : des magistrats ont aussi protesté contre ce régime carcéral. Les actes de solidarité s’étendent à toute l’Europe. Le 8 décembre une attaque incendiaire avait lieu contre le véhicule d’une fonctionnaire de l’ambassade italienne à Athènes. Le consulat d’Italie à Barcelone a quant à lui été vandalisé. À Berlin la voiture d’un diplomate a été incendiée, un cocktail Molotov a été lancé contre un poste de police de Rome. Des manifestations ont lieu régulièrement dans les grandes villes d’Italie. Cette lutte relance le débat sur les peines de prison sévères dans le pays. Mais le gouvernement, aux mains de néofascistes,ne veut pas céder.
L’état de santé d’Alfredo s’est gravement dégradé, il est désormais hospitalisé et est donc revenu au régime d’isolement «normal» et plus au 41bis, avant l’audience du 24 février. Ce vendredi est donc une journée cruciale dans la lutte d’Alfredo. Des manifestations, rassemblements, assemblées se tiendront ce jour là dans plusieurs villes d’Italie.