Re Re Bonjour : #désarmement de l'usine #Lafarge #Bouc-Bel-Air #Enquète ...
Affaire « Lafarge ». Les moyens d’enquête utilisés et quelques attentions à en tirer
Ce texte fait suite aux 35 arrestations des 5 et 20 juin dernier et en particulier aux 31 concernant le désarmement de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air, le 10 décembre 2022.
Parmi ces personnes, deux ont été mises en examen début juillet. Les analyses qui suivent sont donc le résultat d’entretiens menés d’une part avec les arrêté.e.s qui ont pu faire part d’informations recueillies lors des auditions, dans leurs discussions avec les services d’enquête, d’autre part avec les mis.es en examen, chacun de leur côté, étant donné qu’iels ont interdiction d’entrer en contact.
Elles permettent de se faire une idée de ce que l’État est prêt à déployer pour traquer celleux qui s’opposent au ravage écologique et aux nuisances industrielles. Dans cette affaire, menée sur place par la section de recherche de la gendarmerie de Marseille, la SDAT (sous-direction antiterroriste) a été saisie en renfort, alors même que les faits reprochés ne sont pas caractérisés comme terroristes et ce sur la base de la seule et vague notion de « violences extrêmes ». Les moyens à leur disposition sont considérables - téléphonie, écoute, filature, logiciel espion, reconnaissance faciale, balise GPS, etc.
Les moyens décrits ici ne reflètent pas la majorité des enquêtes sur des actions politiques. Certains moyens sont courants, d’autres beaucoup plus rares. Tous n’ont vraisemblablement pas été déployés à l’encontre de toutes les personnes visées dans l’affaire Lafarge, mais selon notre analyse de manière graduelle, suivant l’intérêt spécifique que semblait représenter telle ou telle personne pour leur enquête. L’ensemble de l’utilisation de tous ces outils est à notre connaissance encore relativement singulière, complexe, coûteuse et donc relativement rare.
Résister à la surveillance nous protège les un.es les autres. Nous aimerions que ces mauvaises expériences puissent servir à nourrir des pratiques et une culture commune de la sécurité, bien au-delà des personnes directement visées par cette enquête.
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