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Salauds de chômeurs

François-Xavier #Bellamy a prétendu à midi sur France inter que les chômeurs gagnent davantage en ne travaillant pas, comme l’avait affirmé #XavierBertrand trois jours plus tôt. Une droite qui cultive, comme certains médias, un mépris souverain envers celles et ceux qui galèrent.

Selon LR : les chômeurs refusent de travailler

#François-XavierBellamy (député européen LR) était reçu à Questions politiques sur France inter à midi, ce dimanche 3 octobre. Il nous a rejoué le refrain bien connu de la droite : les #chômeurs ne veulent pas travailler. La #droite le sait depuis longtemps, dit-il, et il faudrait y remédier. Il dit rencontrer « tous les jours » des gens qui lui disent (encore hier chez son coiffeur) : « en reprenant un travail, j’ai perdu de l’argent par rapport à ce que je touchais lorsque j’étais au chômage ». Et FXB d’asséner : « on ne peut plus vivre dans un pays où on peut parfois gagner plus en ne travaillant pas qu’en travaillant » (il précise tout de même qu’il ne condamne pas vraiment les chômeurs, c’est le système). Résultat : les entreprises peinent à recruter.
La journaliste économique Alexandra Bensaïd lui cite alors Thomas #Piketty qui qualifie cette thèse, tenue par certains économistes, de « mensongère ». Alors #Bellamy précise : « pas tous les chômeurs, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas ». Sauf qu’il l’a dit, sans que l’on sache sur quoi il se base, et sans préciser si cela est lié à des questions de frais de transport, de garde d’enfants ou si les indemnités seraient supérieures à un salaire (ce qui est le sous-entendu malhonnête).

Par ailleurs, la thèse de la difficulté à pourvoir un poste (dans la restauration par exemple) est avancée non seulement par la droite mais aussi par beaucoup de patrons. C’est peut-être parfois vrai, mais des études ont montré que c’était marginal (souvent un simple délai dans les recrutements). Pour appuyer son affirmation, Bellamy cite le gouverneur de la Banque de France qu’il a rencontré récemment et qui lui aurait confié que « ce qui pèse le plus sur la reprise française, aujourd’hui, le principal frein, c’est les besoins de recrutements non pourvus ». Sachant que cette affirmation a été largement utilisée idéologiquement pour montrer du doigt les chômeurs « feignants » et justifier une baisse des indemnités (d’ailleurs appliquée à partir de ce 1er octobre), il y a tout lieu d’émettre des doutes.

Est-ce qu’après le Covid, le confinement et le chômage partiel, ce phénomène, jusqu’alors marginal, se serait accentué ? Ce n’est pas totalement exclu : cela ne justifie pas cependant de baisser les indemnités de chômage et de plonger dans une pauvreté accrue plus d’un million de chômeurs, mais, par contre, cela devrait inciter à rendre plus attractifs les nombreux emplois mal payés. Et bien sûr de mettre en place les formations ad hoc là où c’est nécessaire. [3 octobre]

Bertrand fait son Wauquiez

Xavier Bertrand, dans le journal du soir de France 2, le 30 septembre, a fait son #Wauquiez disant l’approuver. Alors que la réforme du #chômage va entraîner des baisses drastiques d’indemnités à partir du 1er octobre, il déclare sans pudeur : « on doit faire une différence entre le travail et le non-travail » (précisant même : « entre ceux qui travaillent et ceux qui refusent de travailler »).

Il veut remplacer la prime d’activité [coût actuel, 9,8 milliards d’euros] par une prime de 2000 €/an qui serait sur la fiche de paye, versée par l’employeur qui sera remboursé par l’État. Mesure d’urgence, dit-il, qui coûterait 5 milliards d’euros ! On sait pas trop si cela remplacera la #prime actuelle ou s’y rajoutera. [A noter que sa prime, apparemment, serait attribuable à un couple qui perçoit deux #Smic, alors qu’aujourd’hui il n’a pas droit à la prime d’activité].
Il fait aussi son Macron tout en proposant des mesures qu’il présente comme des nouveautés : les heures supplémentaires seront défiscalisées (c’est déjà le cas sous Macron) et les entreprises pourront accorder à leurs salariés une prime annuelle non imposable (c’est aussi déjà le cas). Et si elles existent déjà et bin c’est parce que c’est lui qui les a proposées à Sarkozy et à #Macron, tient-il à affirmer.

Il donnait l’impression, avec son ton hésitant, bredouillant, qu’il était un représentant de commerce cherchant à fourguer un contrat d’assurance. Pas sûr qu’il tienne la distance. [30 septembre]

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