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Dudababel

Discours de BNM à Sivens

discours public prononcé à l'hommage pour les 10 ans de la mort de Remy Fraisse, la semaine dernière

En tant que membres du mouvement Bassines Non Merci, nous venons porter une parole depuis nos collectifs en lutte contre les méga-bassines : ces projets écocidaires, portés par des accapareurs de l'eau qui, comme à Sivens, saccagent notre biodiversité et sacrifient notre avenir au service d'une production déraisonnée, au profit de quelques uns, au détriment de tous.tes. Ces projets pourraient être perçus comme des mal-adaptations, mais nous constatons qu'elles sont de franches aggravations. De la même manière que nous réfutons la qualification des violences policières en tant que dérives pour défendre leur caractère systémique. Pour cela, retracer l'histoire, en faisant l'aller retour entre l'évolution et la continuité de la violence d'État nous semble nécessaire. Nécessaire pour rendre compte de l'intensification, pas tant par les moyens employés, que par la normalisation d'une lourde intensité de violence répressive.

Lire le 5e paragraphe, p99

Parce que oui, maintenant, aller en manif, c'est être inquiète pour soi-même et pour nos camarades, c'est savoir nos proches inquiètes et savoir qu'iels ont raison de l'être. Maintenant, aller en manif, ce n'est plus seulement s'engager personnellement et collectivement en groupe militant, c'est aussi engager nos proches sur lesquels plane le risque de devoir porter l'accompagnement, le soin, l'absence, le deuil.

Eco-terroriste, voilà ce que nous sommes.
Par cette qualification, Darmanin - contre qui une plainte collective de victimes de Ste soline a été déposée -, Darmanin a criminalisé notre mouvement. Il a créé une zone de non-droit, un espace temps dans lequel les flics deviennent des autorités judiciaires. Sans poursuite, sans audience, sans jugement, quand nous sommes dans un champ et que nous manifestons, la répression est légitime à s'abattre sur nous. Elle est légitime à nous plonger dans le coma pendant des mois, elle est légitime à nous mutiler, elle est légitime à nous traumatiser, elle est légitime à tenter de nous brûler vifves. Dans cette zone de non-droit, les flics peuvent appliquer des peines que même un juge ne pourrait pas prononcer.

Ce qui s'est passé ici il y a dix ans est insupportable.
Ce qui s'est passé à sainte soline le 25 mars 2023 est insupportable.
L'impunité dont bénéficient les commanditaires et les exécutants de Sivens, de Sainte Soline ou encore de Mantes la jolie est insupportable.

Pour Rémi, pour Serge, Micka, Alix et tous les blessé.es de Sainte-Soline, pour les personnes victimes de cette répression depuis des décennies dans les quartiers populaires, les pays colonisés et d'autres luttes, on n'oublie pas, on ne pardonne pas ! On se battra pour le monde auquel on croit, et auquel Rémi croyait : un monde où les rivières sont belles, un monde où libellules et papillons foisonnent, un monde où l'espèce humaine occuperait une place plus humble et moins prédatrice, moins destructrice, loin des pluies de grenades et des bourreaux.

No bassaran !

#bassine #bnm #sivens #remi #fraisse #police

mlah@diaspora.psyco.fr
Hekto Rine 🍉

Voilà dix ans que Rémi Fraisse a été tué par un gendarme dans la forêt de Sivens, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014.
Nous n'oublions pas.
Il y a 10 ans, Rémi Fraisse, jeune botaniste de 21 ans, était abattu par un gendarme dans la forêt de Sivens. Une atrocité qui risque de se produire encore, alors que le gouvernement lâche chaque jour un peu plus la bride de la répression policière. Cet hommage à Rémi revient sur la bataille médiatique qui a suivi sa mort.#ecologie #violencesPolicieres #sivens #capitalisme

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