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Rafle d’écologistes aux Pays-Bas : 1500 arrestations

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Les gouvernements intensifient la guerre contre les activistes du climat

Le 27 mai aux Pays-Bas : une autoroute bloquée par des écologistes à La Haye, à l’initiative du groupe Extinction Rébellion. 1579 personnes ont été interpellées. Vous avez bien lu, plus de 1500 arrestations d’un coup, sur 7000 participant-es estimé-es. Quasiment un quart des manifestant-es raflé-es. 40 personnes sont poursuivies pour vandalisme et outrage.

Cette action s’inscrit dans une mobilisation contre les subventions accordées aux énergies fossiles. Le chaos climatique est là, les combats écologistes se multiplient, et plus l’inaction des gouvernements en faveur de l’environnement est dénoncée, plus la répression judiciaire et policière s’intensifie.

Ces arrestations massives ne sont pas les premières, notamment à l’encontre de ce collectif militant qui prône la désobéissance civile non violente. En avril 2019, à Londres, 1065 activistes avaient été arrêté-es en l’espace d’une semaine suite à divers blocages organisés dans le centre de Londres. Une action statique et non violente à Bruxelles, le 6 novembre 2021, avait également conduit à l’arrestation de 238 personnes. Cette stratégie d’intimidation par des arrestations massives et arbitraires fait écho aux violentes rafles observées partout en France ce printemps, contre le mouvement social.

On pense aussi à la violence militaire exercée à Sainte-Soline le 25 mars : 5000 grenades tirées en deux heures à travers champ pour écraser les opposant-es au mégabassines. Du jamais vu en terme d’intensité, de brutalité, et de bilan humain sur si peu de temps : des dizaines de personnes mutilées et deux hommes dans le coma. Ici, il ne s’agissait pas tant d’arrêter, mais de marquer les chairs : de blesser, voire tuer pour terroriser.

Plutôt que de mettre en œuvre des solutions pour freiner le désastre, les gouvernements déploient des moyens colossaux pour faire taire leurs détracteurs. De nombreux assassinats d’écologistes ont également été comptabilisés dans différents pays du globe, notamment en Amérique Latine où l’on recense près de 200 défenseur et défenseuses de l’environnement assassinées en 2021. Dans le monde, «ce sont en tout 1733 personnes qui ont été tuées pour avoir lutté contre la déforestation, l’agro-industrie consommatrice de terres ou contre les barrages lors de la dernière décennie» révèle Le Monde.

Partout, les gouvernements s’inquiètent de la prise de conscience en faveur de la préservation de la biodiversité, des terres et de l’eau. Aux Etats-Unis, le FBI a ainsi enquêté sur activistes dans le cadre d’investigations anti-terroristes, considérant les «manifestant·es non violent·es comme une menace potentielle à la sécurité nationale».

En France, il suffit d’écouter le ministre de l’Intérieur ou les chaînes d’infos de Bolloré et Drahi pour entendre parler «d’éco-terrorisme» balancé à tout va… un glissement sémantique qui prépare les esprits à une répression toujours plus terrible. Rappelons que dès 2015, l’état d’urgence anti-terroriste avait été utilisé immédiatement après l’attentat du 13 novembre pour assigner à résidence des militant-es écologistes lors de la COP21. Une première à l’époque. Un an plus tôt, le jeune botaniste Rémi Fraisse était tué par la gendarmerie sur le site de Sivens. Le dos explosé par une grenade, alors qu’il protestait contre un barrage.

Prêt à tout pour maintenir le modèle mortifère de l’agro-industrie et du capitalisme, le gouvernement français déploie des moyens considérables mais surtout complètement disproportionnés : répression policière et judiciaire démesurée, surveillance digne de l’anti-terrorisme, procédures de dissolutions…

Les liens entre les instances gouvernementales et l’agro-industrie ne sont plus à démontrer. Ainsi DEMETER – le nom de la déesse grecque de l’agriculture – était une cellule de renseignement pilotée par la gendarmerie nationale, et collaborant de près avec la FNSEA pour protéger l’agriculture industrielle. Elle a été «enjointe à cesser ses activités de “prévention et de suivi des actions de nature idéologique”» dans une décision de février 2022 du Tribunal administratif de Paris. De nouvelles actions en justice à l’initiative de l’ONG Pollinis et Générations futures, sont en cours pour la dissolution de

cette cellule, qui réprime et tente de faire taire toute contestation au modèle agricole destructeur. Celui de l’agriculture intensive et productiviste. L’annonce de Darmanin de la création d’un cellule «anti-ZAD» laisse entrevoir le remplacement officieux de la cellule DEMETER.

La France est loin de faire exception. Les gouvernements des puissances capitalistes tremblent devant les luttes écologistes qui se propagent. Mais la répression et la violence étatique ne sauront étouffer la colère de l’injustice et l’urgence absolue d’agir : nous sommes la première génération qui subit le cycle du désastre écologique, et la dernière à pouvoir l’enrayer.