Pics, bancs inclinés, jets d’eau… les pires systèmes anti-SDF dans le viseur de la Fondation Abbé Pierre
Alors que le pays compte 330 000 sans-abri — un chiffre qui a doublé en 10 ans selon l’association — ces installations les empêchent « de survivre », en les « éloignant des centres-villes », là où l’on peut faire la manche. Ces dispositifs sont « désormais massivement déployés » car ils sont « intégrés par les urbanistes ». Un coup dur pour les sans-abri.
« Cela donne un sentiment d’exclusion par-dessus notre exclusion », abonde Christian, qui signale parfois sur son compte X — 27 000 abonnés — ce type de mobilier urbain hostile. « En tant que SDF, qu’est-ce qu’on peut faire ? interroge celui qui est actuellement hébergé par Emmaüs. On ne va pas faire des procès, on n’a pas les moyens. Alors, avec des évènements comme les Pics d’or, on donne une mauvaise image, avec humour, à ceux qui font ça ! »
« La grande nouveauté, c’est que nous faisons appel aux citoyens pour photographier et poster sur une plateforme que nous lançons ce jeudi (https://picsdor.fr) tous les dispositifs anti-SDF qu’ils croiseront, où qu’ils habitent en France : pics, barreaux, grilles, bancs inclinés, rochers, arrêtés anti-mendicité, anti-bivouac… Par le passé, on a même découvert… une douche anti-SDF, installée dans une entrée de parking, qui se déclenchait dès qu’une personne s’installait en dessous », énumère Christophe Robert, le président de la Fondation Abbé Pierre.