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Élections européennes : vague d'extrême-droite et dissolution

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Thomas Wagner

Le 9 juin 2024 restera une journée historique à plus d’un titre. Les élections européennes ont vu l’extrême-droite faire un score historique en France avec environ 37%, respectivement 31,5% pour le Rassemblement National et 5,3% pour Reconquête.

Nous aurions pu entendre parler des résultats des européennes encore quelques jours ou semaines. Analyser les conséquences du vote, les leçons à en tirer. Mais Emmanuel Macron en a décidé autrement. A peine une heure après les résultats des élections européennes, le Président de la République Française a décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale. Nous aurons donc des élections législatives dans 3 semaines en France, se jouant en 2 tours, contrairement aux européennes qui sont à un tour.
Des résultats aussi historiques qu’inquiétants

Les résultats des élections européennes sont une catastrophe pour la lutte contre le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Peu importe les discours, quand un pays vote à 37% pour l’extrême-droite, c’est un échec et un réel danger, compte tenu de leurs programmes et politiques environnementales.

Les 3 partis qui avaient mis l’écologie au cœur de leur programme ont sauvé les meubles, mais c’est très loin d’être une quelconque source de satisfaction. Le Parti Socialiste (PS) et Place Publique mené par Raphaël Glucksmann arrive en 3e position à 14%, légèrement derrière Renaissance, qui fait moins de la moitié du score du Rassemblement National.

LFI dépasse légèrement les 10% de vote et EELV dépasse péniblement les 5% pour atteindre 5,5%. La droite via les Républicains finit quant à elle à 7,2%.

Le chouchou médiatique

Rejet de la politique d’Emmanuel Macron, rejet des élites, déconnexion de la part de certain(e)s femmes et hommes politiques des “vrais” problèmes des Françaises et Français… les raisons du résultat du vote sont multiples. Il est certain qu’à force de criminaliser les activistes climat, de ridiculiser les scientifiques et de dire que ces personnes veulent voler la liberté des Françaises et Français avec leur écologie punitive, les partis qui ont mis l’écologie au centre de leur programme n’ont pas été aidé. Mais ce n’est qu’une infime partie du problème, et une profonde remise en question sera nécessaire pour ces partis, qu’EELV a par ailleurs acté dès la publication des résultats hier.

Nous devrions également nous attarder sur le traitement médiatique et la mise en avant de certains candidats, à commencer par Jordan Bardella.

Il est de très loin le candidat le plus exposé médiatiquement, et malheureusement, dans la grande majorité des cas, jamais les journalistes ne le reprennent sur ses mensonges et propos fallacieux. Une faillite médiatique gravissime, un choix délibéré de médias qui préfèrent le buzz à la vérité, ne voyant visiblement aucun problème à ce que l’extrême-droite prenne le pouvoir en France.

Au parlement européen, la monté des extrêmes est réelle, mais moins importante qu’en France. Il y a une hausse significative de l’extrême-droite et des partis identitaires avec environ 50 sièges, sans pour autant bénéficier d’une “minorité de blocage” sur les votes. A suivre.
Une dissolution et l’espoir

Emmanuel Macron a annoncé le soir même des résultats des élections européennes dissoudre l’Assemblée Nationale. Les déclarations et analyses s’enchainent depuis hier, parlant du “pari politique d’Emmanuel Macron”, de son “coup de poker”. Lui qui pense probablement que l’extrême-droite ne saura ou ne pourra pas gouverner et qui “penserait déjà à 2032 voire 2027”.

La seule certitude ici est qu’Emmanuel Macron est un pompier pyromane et qu’à force de flirter et de jouer avec l’extrême-droite, on finit par se brûler. Mais les personnes qui se battent pour la santé des Français, la justice sociale et garder une Terre habitable ont ici une chance unique.

A tous les partis qui se battent pour la santé des Français, le climat, la justice sociale : c’est maintenant ou jamais. Travailler ensemble vers un seul et même objectif : gagner les élections législatives et éviter le pire à la France.

Cela signifie accepter de travailler avec des personnes que vous n’aimez pas. Cela signifie mettre vos égos de côté, car ils ont déjà condamné des millions d’électeurs par le passé. Voulez-vous vraiment voir Jordan Bardella Premier ministre ? Marine le Pen, Première ministre ?

Quant aux égos qui ont anéanti nos maigres espoirs de mettre les enjeux environnementaux et sociaux au second tour, qu’ils commencent enfin à se remettre en question, au lieu de se rejeter la responsabilité de leur défaite.

Qu’ils discutent ensemble, qu’ils renoncent à leurs petites ambitions personnelles pour se mettre au service de l’intérêt général.