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Occupation à Anglet : fin et suite

Source : texte lu jeudi 21 juillet au rassemblement du collectif Ostia devant les bureaux d'Alday

L’occupation que nous avons menée pendant sept jours devant les résidences des Hauts de la Chambre d’Amour prend fin aujourd’hui. Les principaux objectifs que nous nous étions fixés ont été remplis.

Cette initiative a d’abord permis de dénoncer et de rendre une fois encore visible la crise que traverse le Pays Basque nord, celle du logement. Ceci, en plein été et sur un emplacement adéquat. Durant toute cette semaine, des centaines de personnes, voisins, passants et commerçants nous ont rendu visite et apporté leur appui sous différentes formes, avec des encouragements à continuer dans la lutte. Nous avons pu, notamment, écouter les problèmes de nombreuses personnes pour se loger, à Anglet ou ailleurs, et en connaître en peu plus sur les méthodes plus que douteuses des agences immobilières. A tous les gens qui n’ont pas encore franchi le pas, qui ont signé la pétition pour que Claude Olive s’engage réellement, nous leur lançons à notre tour l’invitation à ne pas se laisser marcher dessus, à passer des paroles aux actes. Nous remercions également les élus et collectifs venus nous soutenir et mieux nous éclairer sur les solutions pour stopper l’hémorragie en cours.

Le choix du lieu d’occupation a aussi permis de mieux faire voir quel type d’opération se mène sur notre sol, en toute tranquillité pendant que la grande majorité de la population réclame le contraire. Chez les Hauts de la Chambre d’Amour, il s’agit se faire de l’argent en construisant des résidences destinées essentiellement à du secondaire et à des locations de type Airb’n’b. Robert Alday, champion du bétonnage de notre littoral depuis 1986 a eu, sur ce coup, l’aval du maire Claude Olive, qui lui a délivré le permis de construire et qui se targue d’être un bienfaiteur de la politique en faveur du logement, contrairement à d’autres maires qui en feraient moins que lui, paraît-il. Il est piquant de signaler que lors des rares entrevues que nous avons eus avec des agents et représentants de l’immobilier, tous, sans exception, affirment la même chose : eux font les choses bien, c’est contre leurs concurrents que l’on devrait aller se battre. Cela en dit long sur leur attitude, s’accusant les uns les autres pour ne pas avoir à subir des conséquences de leur actions, de leurs inactions. Une minorité agissante asservie aux lois du marché, se croyant au dessus de tout compte à rendre. Cette époque d’impunité et de cynisme doit finir, l’époque pour construire autrement et dans le bon sens doit se propager dès maintenant.

L’occupation de cette semaine a également été préparée pour créer un lieu temporaire de revendications, d’organisation et d’échanges, dans la bonne ambiance et sans entraver le quotidien des habitants des résidences. C’est ce qui s’est passé et nous en sommes très contents. Ce campement des Hauts de la Chambre d’Amour nous a enfin permis d’apporter une pierre à l’édifice. Il s’agissait pour nous de mettre en place une formule qui, dans un avenir proche, servirait à stopper efficacement d’autres projets inutiles remplis de parpaings, en les occupant jusqu’à leur arrêt définitif. Déjà, celui de la multinationale Bouygues à Cambo est dans la comète. Que ce soit clair et net : Marienia ne se fera pas !

Pour notre collectif Ostia, qui rassemble des gens et comités de plusieurs villes et villages, issu de l’occupation de l’an dernier sur les terres de Berrueta à Arbona, chaque nouvelle bataille se fera en s’ancrant toujours sur les réalités locales, en coopération avec les organisations qui se mobilisent sur le même terrain. Aujourd’hui, nous démontons les tentes avec la certitude d’être encore plus nombreuses, plus entendues et mieux préparées pour les prochains rendez-vous. Cette décision de plier le camp avait été programmée en début de semaine, l’ordonnance d’expulsion du tribunal judiciaire de Bayonne n’a en rien conditionné notre sortie. Et dans tous les hypothèses, si expulsion par la force il devait y avoir, ce qui était loin d’être probable au vu du contexte général actuel déjà assez tendu, nous avions aussi décidé comment y faire face.

Tout comme nous avons, en début de semaine, fait la demande à la mairie d’Anglet de changer sa politique immobilière et foncière en profondeur, nous finalisons notre action avec une autre sollicitation, adressée cette-fois-ci à monsieur Robert Alday. Au passage, nous lui renvoyons ses panneaux publicitaires que nous sommes allés décrocher à quelques centaines de mètres du lieu d’occupation, rue Amédée Dufourg. Un projet de deux villas de prestige à proximité d’un golf, après avoir rasé une maison habitable et des arbres. Cet homme, Robert Alday, à la tête de 63 entreprises et troisième fortune d’Aquitaine, ayant récemment achevé 28 programmes sur la côté basque et en charge de 10 autres. Nous lui exigeons qu’il arrête très vite, tout comme les autres promoteurs, sa folie dévoreuse. Dans le cas contraire et quoi qu’il en soit, nous appelons toutes les personnes intéressées et motivées à s’organiser pour, ensemble et chacun de son côté, renforcer les dynamiques en faveur d’un meilleur vivre pour notre pays, en mettant réellement la pression sur les responsables de la catastrophe.

Quant à nous, nous vous disons simplement à la prochaine.

Un toit, un droit.
Le Pays Basque n’est pas à vendre.

Le collectif OSTIA, le 21 juillet 2022


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