#souveraineté-du-peuple

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La durée du mouvement.

publié merc. 12 avril 23.

La démocratie et la souveraineté ne sont pas censées se réduire à un vote tous les cinq ans. Une élection présidentielle, législative, n’est pas un blanc-seing qui empêche toute expression de la souveraineté du peuple entre deux consultations électorales.

En France, en 1936 comme à la Libération, les acquis sociaux résultent de la conjonction de mobilisations sous la forme de grèves ou de la Résistance, et d’un rapport de force politique inédit. Nous sommes dans un pays où s’est imposée très vite, après 1936 et durablement, l’idée que la lutte paie. Méfions-nous du temps court.

Il serait très réducteur de dire que le succès d’une manifestation tient au retrait d’une réforme. Elle contribue à construire et à consolider le groupe, à mettre des questions à l’agenda, questions dont certaines trouvent leur solution plus tard.

Le gouvernement refait exactement ce qu’il a fait avec les Gilets jaunes en jouant la lassitude, que la répression permet d’accroître, misant sur la division, et récusant le débat. Mais la victoire alors remportée n’est qu’apparente. Les exigences demeurent et les mouvements se cumulent.

La criminalisation qui sert à dépolitiser un mouvement et refuser de reconnaître la légitimité politique et sociale d’une revendication est vieille comme le monde. En 1832 face à l’émeute républicaine parisienne, en 1831 face à la révolte des canuts, au moment des lois scélérates contre les anarchistes en 1893 ou pendant la Commune.

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