Les guêpes, ces amies mal-aimées.
Je voulais poster un article de CI, mais la suite est réservée aux abonnés. Tant pis (ou tant mieux), j'en ai trouvé un autre.
Je comprends tout à fait qu'on puisse avoir peur des guêpes. Personne n'aime se faire piquer ! ...Mais, généralement, quand on se fait piquer c'est qu'on a nous-mêmes fait peur aux guêpes. En surgissant brusquement près d'un nid, ou en agitant les mains pour les chasser...
J'avais déjà eu une expérience étonnante avec elles, quand j'étais à Martigues. Mais là, depuis le début de l'été, je cohabite carrément avec elles. ^^
Si cela peut vous aider à les craindre moins, sachez que tous les matins j'ai rendez-vous avec des polistes. Ce sont des guêpes dites sociales. Et je rajouterais... gourmandes, jalouses, et dotées d'une bonne mémoire.
Je prends mon petit-déjeuner dehors, attablée sous l'auvent, où les attend déjà sur le plateau une coupelle toujours emplie d'eau fraîche. Elles savent que je suis ponctuelle. Elles savent qu'il y aura du miel sur ma tartine, et que je vais probablement leur en "essuyer" une larme ou deux sur le bois de la table.
Et pourquoi je continue à faire ça ? Sans doute parce qu'elles en ont pris l'habitude, et que si je ne leur en donne pas, elles viennent m'en demander. oO' (non, je ne fais pas d'antropomorphisme). Elles viennent sur moi, qui suis calme, qui ne fait pas de gestes brusques (et qui ai caché ma tartine), elles se posent sur mon bras dans un "bisoutement" d'ailes, sans jamais me faire mal, reviennent voleter là où devrait se trouver la larme de miel espérée, puis reviennent tourner autour de moi... Le manège ressemble tout à fait à celui d'un chat qui réclamerait ses croquettes. (non, je ne fais pas d'antropo... ah, je l'ai déjà dit).
Lorsqu'enfin je leur délivre la lichette sucrée, elles se battent entre elles. Elles ont un très mauvais caractère ! "C'est MON miel ! Non, je suis arrivée en premier ! T'en as plus loin, casse-toi ! Feuque you !". Bagarre : pelote yin-yang de guêpes bourdonnantes pendant quelques secondes. Mais elles finissent toujours par s'arranger. Elles chassent les moucherons ou les fourmis qui voudraient s'approcher du festin. Elle ne laisseront que quelques minuscules grains de sucre translucides.
Et notez qu'elles ne viendront jamais sur ma tartine (elles pourraient...). Mais non, je déjeune tranquille, et ce petit rituel matinal m'emplit de joie, une joie enfantine de les observer, et d'imaginer que pour quelques instants l'animal et l'humain arrivent à vivre ensemble. Sans douleur.