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Pris ici je ne sais plus de qui, il est vraiment très compliqué de remonter le fil du flux pour retrouver quelque chose, je mets ça là, pour ceux qu'intéresse le témoignage qu'une "vie autrement" est possible ! Il faut quand même un certain courage ;)

Série « Vivre avec la #solitude »

Épisode 4/4 : S’échapper du monde

Jeudi 11 août 2022 (première diffusion le jeudi 9 avril 2020)

Préférer la compagnie des brebis.

Elles ont décidé de tout quitter : travail, famille, amis, pour aller vivre seule, dans la montagne ou la forêt, pour un temps, pour prendre le temps de penser, explorer qui elles sont, ce qu’elles veulent, si elles sont capables de vivre en dehors de ce qu’elles ne supportent plus : la frénésie, le cadre, les règles, les normes.

Elles expérimentent la solitude, en tirent des enseignements : la solitude totale, même recherchée, est impossible, elle rend disponible à soi, et donc à la rencontre de l’autre, qui finit toujours par arriver.

Jacqueline, 83 ans, a toujours vécu seule, dans la maison au bout du chemin, en lisière de la forêt, avec ses brebis. Elle dort dehors, en sortant son lit de la grange, pour regarder les étoiles. L’hiver, ses brebis lui tiennent chaud, à l’automne, un renard s’endort parfois sur ses genoux, quand il est repu de noisettes. Elle explique : "L'être humain est pire que les bêtes, il est méchant. Les bêtes, il n'y en a pas qui pensent faire mal. Si elles font du mal, c'est pour manger, alors que l'être humain fait du mal, même sans avoir à manger. - C'est pour ça que vous vous tenez à l'écart ? - Peut être, Oui, enfin, c'est l'être humain qui est comme ça."

Françoise Michel, 58 ans, ancienne salariée de la Sécu, vivait dans l’Oise, 3 heures de transports par jour, son travail d’accueil des usagers perd son sens avec la dématérialisation des rendez-vous, elle démissionne et part s’installer au contact de la nature dans une maison en pierres de la montagne bourbonnaise, au bout d’un chemin.

Elisa Michel-Auster, la fille de Françoise, est maçonne, vit seule dans une clairière, roulotte sans eau ni électricité. Vie rude, soirées froides mais sublimes, sous la voute céleste. Aucun confort et grand luxe du temps qu’elle décide d’employer comme elle veut. Elle sera rejointe dans 3 mois par un homme dont elle est tombée amoureuse il y a moins d’un an, elle appréhende de ne plus être seule.

Céline Minard, auteure du roman philosophique "Le grand jeu", se réfugie plusieurs mois par an dans une cabane d’estive dans les Pyrénées, sans eau ni électricité, pour écrire, au dessus du village où elle a grandi. Elle note : "Evidemment, on n'est jamais seul et [le personnage du livre Le grand jeu] part avec l'idée qu'une relation humaine est toujours prise entre la menace et la promesse. La promesse étant une forme de menace, c'est qu'on n'en sort jamais dans aucun type de relation. Elle décide de se retirer de la société et du commerce humain pour questionner justement cette part-là de la relation humaine."

Jean Hegland auteure du best-seller "Dans la forêt", a expérimenté la survie seule au fond d’un bois, sans d’autre possibilité de boire et manger que ce qu’elle trouvait.

Caroline Darroux, ethnologue sur le territoire d’Anost et directrice de la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne analyse : "Je me suis très vite rendue compte que finalement, parler des femmes marginales de la campagne, c'était précisément parler du lien avec la nature. Parler du choix de ne pas suivre le progrès. On va parler de la capacité à être autonome, de se chauffer, de se nourrir et même de vivre sans argent."

Un documentaire de Pauline Maucort, réalisé par Véronique Samouiloff

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/s-echapper-du-monde-6510399

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