Logiciels libres : pour une alternative numérique éthique

Le numérique actuel est dominé par des solutions propriétaires opaques diffusées par des gigantesques conglomérats étasuniens ou chinois.

Ce modèle n’est ni durable, ni éthique. Il est entre autre construit autour de deux modèles économiques fort lucratifs : l’économie de rente et le capitalisme de surveillance.

L’économie de rente

Ce modèle est surtout présent quand on souscrit un abonnement pour pouvoir utiliser un logiciel (comme ceux de Microsoft ou Adobe, mais de nombreux autres s’engouffrent dans cet eldorado commercial). L’environnement graphique est souvent très séduisant et pratique et il est facile d’y entrer (gratuité pour tester, facilité pour importer des données, connexion à l’aide des identifiants d’autres grandes plateformes,…).

L’utilisation de clouds dédiés pour y entreposer ses documents ainsi que des formats propriétaires (donc fermés) pour les fichiers, favorisent une forte dépendance à la solution. Ce sont en général des cages dorées d’où il est très difficile de sortir. Si on veut continuer à accéder à ses fichiers, il n’y a pas trente-six solutions : il faut payer !

Le capitalisme de surveillance

Cette évolution du capitalisme, dopé par le numérique, permet d’offrir des solutions informatiques a priori gratuites, ce qui n’est bien sûr qu’une illusion. Il est basé sur une surveillance généralisée et systématique de nos comportements numériques et la construction de profils valorisant nos données personnelles et permettant, le plus souvent à notre insu, un marketing ciblé qui incite au consumérisme, une influence de nos comportements et une baisse significative de nos libertés.

Le plus inquiétant réside dans le pouvoir démesuré de ces géants de la technologie, qui ne se gênent pas de jouer aux bons princes en offrant gratuitement (ou à prix cassés) des services informatiques aux écoles, histoire de bien formater les habitudes de nos jeunes écoliers et en faire de bons consommateurs malléables à l’âge adulte.

Copyright Patrick Chappatte, avec son autorisation

### Copyright Patrick Chappatte, avec son autorisation

### Un autre numérique est possible

Il existe une alternative à ces modèles dominants : les logiciels libres. Ils offrent au contraire une grande transparence, une autonomie et une liberté des usager·ère·s, favorisent l’économie locale et permettent d’éviter l’obsolescence programmée. On trouve en général des alternatives libres aux solutions propriétaires les plus utilisées.

Dans le cas des services « en cloud », il est possible de constituer des alternatives aux grandes plateformes, uniquement avec des logiciels libres. Par exemple, l’offre inubo d’itopie, est installée localement dans les sous-sols de la coopérative, sur des serveurs d’occasion, et uniquement avec des solutions libres. Nous refusons catégoriquement le capitalisme de surveillance. Ainsi, les informations personnelles que nous pourrions récolter dans le cadre de ce service ne vont jamais quitter la coopérative ni être vendues à d’autres « partenaires de confiance » (formule consacrée qu’on peut retrouver dans toutes les conditions générales des grandes plateformes).

Quelles sont les quatre libertés rattachées aux logiciels libres ?

Cette courte vidéo de la Free Software Foundation Europe explique très bien le fonctionnement des logiciels libres :

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Publié initialement sur : https://www.itopie.ch/logiciels-libres-pour-une-alternative-numerique-ethique/

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