Est-ce la « GAUCHE TAUBIRA » qu'attendent les couches populaires aujourd'hui enclin à l’abstentionnisme ? Qu'en pensez-vous ?

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Si la future potentielle candidate à la présidentielle est d’abord bien connue pour la loi qui porte son nom et qui a étendu la possibilité de se marier, et donc d’adopter, aux couples homosexuels […] Pas grand monde ne se souvient, en revanche, de ce qu’elle défendait dans son programme de 2002 :

-Le projet d’une Union européenne aux prérogatives fortes, fédérales : « Une Constitution fédérale européenne doit dire qui fait quoi, doit répartir clairement les compétences entre l’Union et les Etats membres. »

-La défense d’un régime présidentiel fort en France : « La concomitance des élections législatives, sénatoriales et présidentielles et l’unification du pouvoir exécutif de l’Etat par suppression du poste de Premier ministre, assureront l’instauration d’un véritable régime présidentiel. »

-La suppression progressive des cotisations sociales dans le financement de l’assurance maladie : « Le mouvement de fiscalisation du financement de la protection sociale engagé avec la création de la CSG, substituée aux cotisations d’assurance maladie, doit être prolongé. »

-La baisse de l’imposition des plus riches : « La progressivité, conforme aux principes d’une fiscalité républicaine, est indispensable à l’égalisation du sacrifice fiscal. Elle ne doit pas pour autant décourager l’effort et l’initiative, et doit donc s’accompagner de la fixation de taux modérés, y compris le taux marginal supérieur. »

-La défense de la retraite par capitalisation pour les revenus aisés : « Au-delà d’un certain niveau de pensions de retraite (trois ou quatre fois le SMIC, en fonction des contraintes de financement), les compléments, le cas échéant, recherchés relèvent de la responsabilité individuelle. Ces compléments doivent être financés par la capitalisation. »

Ces mesures sont tellement « de gauche » qu’elles ont été défendues ou réalisées depuis par… Emmanuel Macron et ses prédécesseurs. Le transfert de souveraineté, notamment monétaire, aux instances européennes, a été réalisé, contre l’avis de la majorité des Français, en 2008 sous Nicolas Sarkozy, via la signature du traité de Lisbonne. La présidentialisation du régime a été accéléré sous Sarkozy et parachevé sous Macron (et pourtant le poste de Premier ministre demeure, car il est toujours sympathique d’avoir un sous-fifre). Le remplacement des cotisations sociales par la CSG dans le financement de notre protection sociale a été partiellement effectué par Macron, tout comme la baisse des impôts pour les riches via la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). Enfin, la retraite par capitalisation, pour les revenus confortables, a été portée par l’actuel gouvernement dans son projet de réforme des retraites, abandonné face aux manifestations, aux grèves et à la crise sanitaire [...].

[...] Elle a même su, lorsqu’elle était ministre de la Justice, faire preuve de la dose de zèle qui distingue les socialistes mous des politiciens franchement défenseurs de l’ordre capitaliste : en témoigne la très lourde condamnation (9 mois de prison ferme), en 2016, des 8 syndicalistes de Goodyear ayant séquestré des cadres de leurs entreprises en 2014 et qui avait ému même dans les rangs du gouvernement, sans que la ministre de la Justice ne lève le petit doigt. Il s’agissait alors pour la justice de faire un exemple, après la scène mémorable durant laquelle un haut cadre d’Air France avait fui, la chemise arrachée, face à des salariés en colère, en 2015. Le monde du travail morflait sous Hollande, et ce n’est pas la ministre de la Justice, pourtant désormais héroïne proclamée de « la gauche », qui allait changer cela […]

Frustration Magazine

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