Voici le dernière série photographique que j'ai présentée au Laboratoire XY cet été. En réalité il ne s'agit que de quatre images extraites d'un ensemble beaucoup plus vaste né d'une demande très simple. Une amie cherchait à avoir des photographies de la maison de sa grand mère, qui fut aussi un peu celle de son enfance. Une dernière capture, un carnet de souvenirs avant que la maison ne soit vendue suite au décès de son aïeule.
J'ai passé deux après-midis à me laisser imprégner, à trainer, à me concentrer, à rêvasser entre ses murs et son jardin. Beaucoup de pièces étaient déjà vidées du superflu et objets de la vie quotidienne, mais ça ne m'empêchait pas de chasser les lignes en petit archéologue de la lumière.
Réaliser les nouveaux tirages de ces quatre images fut un réel plaisir teinté de joie, qu'avec le recul j'ai l'impression d'avoir éprouvé comme l'hommage à une époque, comme la célébration d'une changement dans ma pratique photographique. Jusqu'à récemment, dans mes prises de vue, j'ai toujours eu un rapport assez collé à notre réalité. Je crois avoir longtemps pensé que le sérieux de l'acte photographique résidait dans la capture de ce qui nous entoure et se manifestait par une fidélité à l'apparence des choses, même en jouant un peu avec. Prisonnier mental d'une perception du monde ? Double peine que de limiter en plus ma pratique à l'aspect des choses ? Un peu oui, un peu non, car à creuser d'avantage c'est tout de même ce qui m'échappait que je tentais de capturer, ce qui m'arrachait au trop raisonnable. Comment suspendre des moments et en faire sortir des rêves ? Ma main est une créature incroyable et le caniveau un précipice immense.
Je ressens ces derniers temps le désir de changer d'approche, de jouer avec et contre les appareils, de les renvoyer à eux même afin de mieux écouter leur langage et tenter de le célébrer. Comme pour flotter en orbite autour du procédé photographique et désirer perdre peut être le contrôle. Si j'étais un cavalier, je ne montrais plus sur ma monture afin de la diriger, mais je marcherais à ses cotés pour découvrir son rapport au monde en lui posant parfois la main sur l'encolure.
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