#Écologie #ActionDirect #Sabotage

Éco-sabotage » – Retour sur l’enquête de la revue Écologie en 1975

Au lendemain des sabotages de la centrale de Fessenheim et de celle de Framatone en 1975, la revue Ecologie publie dans son deuxième numéro une enquête consacrée à « l’éco-sabotage ». Rassemblant les communiqués de revendication et les réactions de divers collectifs anti-nucléaires de l’époque, l’on retrouve à travers ces textes les débats internes au milieu, comme le traitement médiatique de ces actions qui résonnent aujourd’hui avec une éclatante actualité.

Peu importe qu’on lui accole le préfixe « éco » ou qu’on lui préfère le terme de désarmement, la sémantique du sabotage occupe ces dernières années une grande place dans le champ politique, tant dans les discussions qui animent les milieux radicaux que dans les discours des politiques, les réunions de famille ou encore dans les films d’action.
Nous sommes deux mois après une campagne d’actions « contre Lafarge et le monde du béton » où Lafarge et consorts ont vu à plus de 40 endroits en France, en Suisse et en Belgique leurs sites être envahis, leurs câbles électriques sectionnés, leurs machines endommagées, etc., [1] sans oublier le site du géant mondial CEMEX à Berlin qui a été partiellement ravagé par les flammes le lendemain de Noël. [2]
La teinte écologiste donnée à la pratique du sabotage, apparu dans les usines il y a deux siècles, peut sembler toute récente. Signe d’une radicalisation violente du mouvement écologiste pour certains ou d’un renouveau des tactiques d’actions dans le champ de l’écologie pour d’autres, on a tendance à oublier que saboter les infrastructures responsables du ravage écologique ne date pas de la dernière saison des Soulèvements de la Terre.

Comme en témoignent le sabotage à la bombe de la centrale nucléaire de Fessenheim par le « Commando Puig Antich-Ulrike Meinhof » (dont Françoise d’Eaubonne faisait partie [3]) et le sabotage simultané de deux sites du constructeur de centrales nucléaires Framatone en 1975, la question de l’usage du sabotage se posait déjà dans le mouvement écologiste il y a quelques dizaines d’années.
Nous proposons ici de nous repencher sur un épisode trop peu connu des luttes écologistes, parce que les luttes passées ne doivent pas être à ranger au musée des révolutions manquées, mais au contraire doivent constituer un héritage conséquent permettant de mieux penser et lutter dans le présent.
En espérant que ce numéro, plus que jamais d’actualité, permette d’irriguer les imaginaires de luttes d’une année 2024 quadrillée de béton, de Jeux olympiques, de mégabassines, d’autoroutes et de LGV.

Le texte suivant est une retranscription du deuxième numéro de la revue Ecologie paru en Août-Septembre 1975. Ce numéro est le fruit d’une enquête ménée par l’équipe d’Ecologie, qui rassemble les communiqués de revendication des groupes qui ont mené des actions, ainsi que les communiqués et réactions de différentes organisations qui composent le mouvement anti-nucléaire de l’époque (Les Amis de la Terre/Paris, Mouvement Ecologique, Fédération Anarchiste, PSU...)

Article complet ici

There are no comments yet.