L'histoire de Framasphère

Hier, je vous disais que le projet diaspora* était à un moment charnière et que de notre engagement dépendait sa survie. Aujourd'hui, je vais vous raconter l'histoire de Framasphère, et vous verrez ainsi ce que la communauté francophone peut faire.

La création

J'ai découvert diaspora* en 2011, et ca a été le coup de foudre. Pour une "people person" comme moi, les réseaux sociaux sont un outil magnifique, mais il était hors de question de participer à ce danger qu'est #facebook. En 2012, je prends mon courage à deux mains et je crée https://diaspora-fr.org avec l'ami @taratatach@diaspora-fr.org. Initialement, ce n'était que pour nos amis, mais finalement nous ouvrons les inscriptions à tous. En avril 2014, je retrouve @pyg@framasphere.org de Framasoft aux Journées du Logiciel Libre à Lyon, et il me parle d'un projet qu'ils ont dans les cartons, "Dégoogliser Internet". Il s'agirait de proposer une alternative aux géants du web. Diaspora* pourrait être l'alternative à Facebook. Ils me prêtent un serveur Framasoft sur lequel j'installe diaspora* et bingo, Framasphère est née. Nous prévoyons d'annoncer le service en octobre 2014, lors du lancement officiel de la campagne dégooglisons. Mais dans le même temps, l'État Islamique se crée et, vite banni des réseaux mainstream, il débarque sur diaspora*. Évidemment, diaspora-fr n'est pas épargné, et je me retrouve en lien direct avec la police judiciaire, le serveur étant hébergé en mon nom propre.

Psychologiquement, cela devient dur à gérer, et c'est donc avec soulagement que Framasphère prend le relai de diaspora-fr comme pod principal de la communauté francophone. C'est maintenant une association qui porte légalement la responsabilité des contenus publiés. Plus d’inquiétude. Je ferme les inscriptions sur diaspora-fr, et je deviens officiellement membre de Framasoft. Une belle histoire commence.

La boucle est bouclée

Huit années plus tard, l'association a décidé la fermeture de Framasphère, et nous prenons le chemin inverse : les inscriptions sur Framasphère ferment, et comme il est hors de question pour moi de ne pas proposer un serveur de confiance comme alternative, je rouvre celles de diaspora-fr. Je m'implique aujourd'hui énormément dans la fonctionnalité d'import d'un compte avec l'aide de @tclaus@diaspora.social (encore merci à lui) pour vous permettre de migrer de façon transparente de Framasphère vers diaspora-fr. Comme on vous l'a dit, diaspora* 0.8.0.0 permettant la migration ne sera pas prête avant la fermeture de Framasphere, mais je mettrai quand même le code (encore instable) en ligne sur diaspora-fr pour vous permettre de migrer. C'est d'ailleurs un premier point où j'aurais besoin d'aide : si vous êtes prêts à faire les béta-testeurs de la migration avec votre compte Framasphère, merci de vous signaler dans les commentaires !

Nous revenons donc dans la situation initiale : Framasphère n'est plus là, diaspora-fr est le principal pod francophone, et je suis seul derrière le projet. Cela implique de gérer la maintenance du serveur (assez faible), la modération (assez faible aussi), les mises à jour de diaspora* (je maîtrise), mais aussi potentiellement les requêtes légales (en pratique, je n'en ai plus eu depuis 2014). Cela ne représente très honnêtement pas beaucoup de travail (quelques heures par mois tout au plus), mais tout repose sur moi et si demain je me plante en vélo ou bien plus gentiment je décide de passer une semaine déconnectée à la montagne et qu'il y a un problème sur le serveur, le service sera indisponible.

Les solutions

Cela fait donc longtemps que j'aimerais que d'autres personnes techniques me rejoignent, pour éviter ce bus factor. Le problème, c'est qu'en tant qu'administrateur, nous avons accès à toutes les données des utilisateurs. Or, les gens se sont inscrits sur diaspora-fr parce qu'ils et elles me faisaient confiance. Difficile de donner accès à leurs données à quelqu'un que je ne connaîtrais pas, il me faut moi même trouver quelqu'un de confiance. N'hésitez pas à vous proposer, mais ne soyez pas vexé si je refuse.

L'autre solution, c'est tout simplement que l'on revienne à ce que diaspora* aurait toujours dû être : un réseau décentralisé. La charge est bien moins importante, le nombre d'utilisateurs impactés par une panne bien plus réduit, si au lieu d'un pod avec des dizaines de milliers de personnes, nous avons des dizaines de pods. Ami(e)s technicien(ne)s, vous êtes la solution ! Si vous croyez au projet, installez votre serveur, vraiment, ce n'est pas très compliqué et la maintenance est facile.

Merci pour votre implication !

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