La marche annuelle en hommage à Adama Traoré et aux victimes de #ViolencesPolicieres et de crimes racistes s'effectuait dans un contexte particulier, appelée par une large inter-orgas unitaire, elle intervenait moins de 2 semaines après l’assassinat de Nahel.

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Stop aux violences policières et au racisme d’État ! Dissolution de la BRAV-M !

Ce samedi 8 juillet était appelée la marche annuelle en hommage à Adama Traoré et aux victimes de violences policières et de crimes racistes, traditionnellement organisée par le comité Vérité et Justice pour Adama. Cette année le contexte était particulier : la marche était appelée par une très large inter-orgas unitaire, et elle intervenait moins de deux semaines après l’assassinat de Nahel à Nanterre par un policier et moins d’un mois après celui de Alhoussein à Angoulême.

Au lieu de laisser le deuil et la colère s’exprimer à travers une marche unitaire pacifique, l’État a décidé d’interdire le rassemblement qui devait avoir lieu à Beaumont-sur-Oise ainsi que de fermer pour la journée entière toutes les gares permettant d’y accéder. Cela n’est pas compréhensible autrement que comme un bâillon politique de plus dans le climat de tension continue alimentée par la répression violente des révoltes des quartiers populaires. Il a donc été décidé de déplacer le rendez-vous sur la place de la République pour permettre au maximum de monde de venir exprimer leur deuil et leur colère.

Ce nouveau rendez-vous a de nouveau été également interdit. L’acharnement de l’État contre un rassemblement pacifique dénonçant le racisme et les violences policières a servi de feu vert à un nouveau déchaînement de violences policières contre les manifestant·es. Alors que la manifestation, rassemblant des milliers de personnes, se déroulait dans le calme la police a arrêté 2 membres du Comité Vérité et justice pour Adama dont Yssoufou, un frère de Adama et Assa Traoré, et Samir, un militant des quartiers populaires de longue date. Les nombreuses vidéos qui circulent témoignent sans ambiguïté aucune de l’arbitraire et de la violence de ces arrestations.

Suite à son arrestation violente, Yssoufou Traoré a dû en urgence être transporté en civière en à l’hôpital depuis le commissariat où il avait été amené en garde à vue. Si la garde à vue a été levée désormais, Youssouf est en revanche toujours hospitalisé. C’est à nouveau à la BRAV-M que l’on doit ces violences insupportables. Doit-on rappeler que le policier qui a assassiné Nahel était aussi un ancien de la BRAV-M ? La BRAV-M est l’une des incarnations les plus violentes du bras armé du racisme d’État. Nous exigeons la dissolution immédiate de cette brigade et que des mesures sérieuses soient prises pour s’assurer du contrôle de ses membres. Rappelons nous de l’existence d’une pétition demandant cette dissolution sur le site de l’Assemblée nationale, qui avait déjà dépassée les 260000 signatures quand elle a été autoritairement enterrée par la macronie.

Pendant ce temps, on a pu voir la police escorter tranquillement des manifestations d’extrême droite, comme à Paris le 8 juillet et à Chambéry les 7 et 8 juillet par exemple. En parallèle, la présidente de l’Assemblée nationale, la macroniste Yaël Braun-Pivet, estime d’ailleurs que « la police exerce sa mission de façon merveilleuse ». Quelle mission ? Ces « deux poids, deux mesures » montre la cohérence de la politique étatique de « maintient de l’ordre » : il s’agit bien de maintenir en place les systèmes de dominations qui oppriment les classes populaires, à commencer par le racisme. La manifestation de soutien au policier assassin, prévue dans quelques jours à Paris, sera-t-elle interdite et réprimée ou sera-t-elle autorisée et escortée ? L’État a choisi son camps, et ce n’est pas le notre.

Dans ce contexte, il y a tout à craindre du projet de loi « asile et immigration » 2023, et nous relayons à nouveau l’appel unitaire contre la loi Darmanin et l’immigration jetable et appelons aux rassemblements contre le racisme et la loi Darmanin (à Paris, le 14 juillet à 14h place de la Nation).

Si Yssoufou et Samir sont désormais libérés, l’acharnement continue. Comme le communiqué unitaire paru ce matin, nous condamnons la plainte déposée par la préfecture de police de Paris contre Assa Traoré. Nous exigeons la levée des poursuites contre la personne d’Assa Traoré et contre toutes les personnes ayant participé à ce rassemblement. Nous rappelons que cet appel à mobilisation a été porté très largement par les organisations syndicales, associatives et politiques. L’acharnement raciste et misogyne contre Assa Traoré doit cesser !

Au niveau international, l’État français est pointé du doigt pour sa gestion policière des manifestations et ses violences racistes, y compris par des institutions officielles comme le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU [1]… La seule réaction de l’État français face à ces constats et dénonciations est de nier les faits par voie diplomatique [2]. Il n’y a rien à attendre de l’État si ce n’est toujours plus de violences de classes et racistes, qui, on le sait, continueront d’aller jusqu’au meurtre. Il est plus que jamais nécessaire de nous organiser à la base. Face au racisme et aux violences policières, unité populaire !

Dès lors, la responsabilité incombe à toutes et tous. Nous ne laisserons pas faire. Soyons nombreuses et nombreux à répondre à l’appel de la coordination nationale contre les violences policières ce samedi 15 juillet à 15h place de la République.

Union communiste libertaire, le 9 juillet 2023.

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