France : Nous sommes Mila !
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by lesvigilantes15**
04.06.21
La banderole de la Marche des Fiertés 2021 et celle de la prochaine Marche contre les violences faites aux femmes devraient avoir pour slogan : Soutien à Mila, « la peur doit changer de camp » !
Jeudi 3 juin devait avoir lieu à Paris, le procès des harceleurs de Mila. L’audience de renvoi se tiendra les 21 et 22 juin prochains, les avocats parvenant à faire valoir que la garde à vue des prévenus était irrégulière et même à soulever des questions préalables de constitutionnalité relatives à la loi de 2018 portant sur le délit de cyber-harcèlement.
Pendant ce temps-là, à son jeune âge, Mila vit depuis janvier 2020 sous protection policière. Victime de menaces de mort, elle a dû quitter son établissement scolaire, et vit cloîtrée. A-t-on jamais vu en France, une adolescente à ce point en danger ? Pourtant, aucune association féministe ni de défense des droits des gays et des lesbiennes ne s’est constituée partie civile à ses côtés.
Dans cette affaire, tout était pourtant réuni pour les mobiliser. Mila était une adolescente, maintenant une jeune femme qui ne fait pas de cas de son orientation sexuelle.
Les internautes l’ont harcelée avec des propos d’une rare violence misogyne et lesbophobe, en l’accusant « d’insulter notre dieu Allah, le seul et l’unique » et en lui souhaitant de « brûler en enfer ».
Les treize prévenus ont en commun de l’avoir cyberharcelée avec un sexisme débridé et en proférant des menaces de mort où les armes blanches ont la vedette : « wsh j’suis sûr que si j’met un coup d’bite à #Mila elle arrêtera de faire chier le monde cette mal baisée. », « Mila elle mérite la POMME [peine] de mort cette transsexuelle de merde », « Bon. Enculer là fort qu’on en parle plus. Mettez un coup de machette de ma part a cette grosse pute de #MILA », « Qu’elle nique sa mère la pute Mila et qu’elle crève la bouche ouverte. », : « Va bien te faire fourré sombre pute, je te souhaite de mourir de la façon la plus atroce qui puisse exister et si jamais ça tarde. Je m’en chargerais moi-même. Je me ferais un réel plaisir de l’acéré ton corps avec mon plus beau couteau et d’aller laisser pourrir ton corps dans un bois [smiley qui sourit]. », « sale française, sale pute, sale gouine « …
Toutes les associations féministes de lutte contre les violences faites aux femmes auraient dû la soutenir avec force conviction, les associations LGBT aussi. S’il ne s’agit pas d’incitation au viol, au meurtre, à la haine la plus sordide, de quoi s’agit-il et à quoi cela peut-il servir d’avoir la faculté de se constituer partie civile, si dans une telle affaire, on ne l’utilise pas ?
Mila avait sur un réseau social rabroué un dragueur insistant en invoquant vertement Allah. Pas très subtil certes, mais il ne faut pas confondre critique des religions et des croyants, la liberté de critiquer les religions est parfaitement licite et relève de notre liberté d’expression. Le blasphème n’existe en droit français. En revanche, participer à un raid numérique, ne serait-ce qu’avec un seul tweet, est désormais punis de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Mila a subi un harcèlement massif de dizaines de milliers de tweets odieux allant jusqu’à la menace de viol et de mort. Ni l’éducation nationale, ni l’armée n’ont été capables de la maintenir dans une institution scolaire publique.
Les VigilantEs ont soutenu Mila depuis le début (1), mais nous sommes un réseau féministe et laïque, pas une association et ne pouvons-nous constituer partie civile. Interpellées par cet assourdissant silence, nous ne pouvons l’interpréter que comme une conséquence de la dérive des mouvements féministes et LGBT qui par peur d’être taxés d’islamophobie s’habituent à l’insupportable. Nous ne doutons pas de l’utilité des mouvements féministes et LGBT mais s’ils ne veulent passer à côté de l’essentiel, il est temps qu’ils se ressaisissent, interrogent leurs orientations et alliances, rejettent tout relativisme culturel et se souviennent que la laïcité n’est pas tolérance envers les injonctions religieuses, mais séparation stricte des cultes et de l’état, liberté de croire ou ne pas croire, liberté d’expression y compris de critiquer, les religions. Il y a un sérieux travail pédagogique à effectuer pour que les jeunes français à qui l’on vend la laïcité comme « tolérance envers les religions » partout, des programmes TV au verbatim associatif, cessent de se sentir investis de les protéger. Il faut cesser d’incriminer les victimes et remettre au centre du problème les agresseurs, la charge de la responsabilité de la violence leur incombe à eux seuls.
Mila ne se taira pas, personne ne le doit, et surtout pas les associations de défense des droits des femmes, des LGBT et des droits humains, et jusqu’à ce que « la peur change de camp »
Les VigilantEs
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