#mila

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/affaire-mila

#AffaireMila, cyber-harcèlement, #misogynie, technologie, #laïcité: vers une nouvelle culture de l' #insulte?

Mila a nouveau sur le devant de la scène enflamme une fois de plus les passions. Pourquoi?

La sortie du livre de Mila « Je suis le prix de votre liberté » la semaine dernière a coïncidé avec le procès de 13 des dizaine de milliers d’individus qui depuis Janvier 2020 lui promettent l’acide, le viol et la mort pour avoir insulté la #religion musulmane et remis au centre de la scène la jeune fille déscolarisée et interdite de vie sociale pour cause de menace aujourd’hui âgée de 18 ans. Cette même semaine, Arte a diffusé le documentaire « #HastagSalepute » réalisé par les journalistes et militantes #FlorenceHainault et #MyriamLeroy consacré au #cyber-harcèlement contre les femmes dans lequel Mila ne figure pas et, toujours cette semaine, jeudi dernier, l’une des femmes interviewée dans ce documentaire, la journaliste #LaurenBastide, publiait sur Instagram un post annonçant qu’elle refusai de soutenir publiquement Mila qu’elle considère comme #islamophobe et dénonçait la récupération de la jeune fille par l’ #extrême-droite. Hier enfin ce samedi, durant ce que l’on appelait autrefois la #gaypride et aujourd’hui la #marchedesfiertés, signe que l’on est plus là pour rigoler du tout, quelques incidents et agressions ont eu lieu à Metz et Paris, quand des trans, dans un cas et un groupe de #maghrébins #LGBTQ dans l’autre s’en sont pris à des manifestants affichant leur soutien à Mila. Etrangement, #Mila devenu figure clivante du nouveau paysage culturel et médiatique, se situe de façon complexe au centre de plusieurs questions centrales, « au cœur de la colère du pays », comme elle l’écrit elle-même au début de son livre. Pourquoi se distingue-t-elle ainsi des autres femmes harcelées ? Y a-t-il une spécificité Mila ? Quelle nouveau type de culture incarne-t-elle ?

Pour aller plus loin
"De l’affaire Mila à l’affaire d’État" par Benjamin Sire, Le Figaro, 31 janvier 2020.

#podcast #baladodiffusion #franceculture #france-culture #islam #religion #droitaublasphème

beaubobobonobo@diaspora.psyco.fr

« De Sadia Sheikh à Mila, en passant par toi, mon ancienne étudiante aujourd’hui mariée de force »

Où étions-nous, qu’avons-nous fait, ou que n’avons-nous pas fait, collectivement ?

lundi 21 juin 2021, par siawi3

Source : https://www.marianne.net/agora/humeurs/de-sadia-sheikh-a-mila-en-passant-par-toi-mon-ancienne-etudiante-aujourdhui-mariee-de-force?utm_source=nl_quotidienne&utm_medium=email&utm_campaign=20210621&xtor=EPR-1&_ope=eyJndWlkIjoiZWU1YTU1MWQyNmQzMmYxMmE0MzMyZDY4NmJjYmFiMmUifQ%3D%3D

« De Sadia Sheikh à Mila, en passant par toi, mon ancienne étudiante aujourd’hui mariée de force »

L’œil de Marianneke
Par Nadia Geerts

Publié le 21/06/2021 à 7:00

Pendant que des activistes du féminisme intersectionnel battent le pavé, de vraies victimes se taisent et subissent en silence pressions et violences. Leur liste ne cesse de s’allonger. Elle va de Sadia Sheikh, jeune Belge d’origine pakistanaise mariée religieusement par Internet et assassinée, jusqu’à Mila, cyberharcelée, menacée et contrainte à une existence recluse.

Tu étais étudiante, musulmane, intelligente, belle et libre, me dit-on. Mais tu as eu un flirt avec un étudiant, et ça n’a pas eu l’heur de plaire à d’autres étudiantes, qu’on me dépeint comme « radicalisées » : celles-ci ont prévenu ton frère, qui est venu te chercher à la sortie de l’école et, dans une cave, ils s’y sont mis à trois pour te passer à tabac. Ensuite ? On t’a mariée bien sûr, et désormais tu portes les vêtements religieux qui signifient à tous, ta respectabilité de bonne musulmane pieuse. Fin de l’histoire.

Je n’ai rien su de ces événements, qui datent de plusieurs années, jusqu’à aujourd’hui. J’étais pourtant une de tes enseignantes, et il paraît que tu m’appréciais pour le combat laïque que je portais. Pourquoi, dès lors, n’es-tu pas venue me parler ? Pourquoi, plus largement, personne n’a-t-il probablement rien su de ce que tu subissais, du fait d’étudiants que nous formions, et que nous avons diplômés ?

Où étions-nous, qu’avons-nous fait, ou que n’avons-nous pas fait, collectivement, pour que tu sois contrainte de porter seule le poids de cette horreur ? N’est-il pas de notre responsabilité collective, en tant qu’institution d’enseignement, de mettre tout en œuvre pour que des étudiants qui seraient victimes de ce type d’agissements sachent qu’ils peuvent se tourner vers nous, adultes de référence, et qu’ils seront entendus, aiguillés, soutenus et défendus ? Et surtout : comment vas-tu, maintenant ? Es-tu au moins un peu heureuse et épanouie ?
« Comment se fait-il, alors, que leur parole soit moins audible, leur défense moins ardente, leur protection moins assurée que celle de ces victimes en carton-pâte qui se lancent aujourd’hui dans une indécente concurrence victimaire ? »

Ces questions me hantent, comme le symptôme d’une maladie profonde qui ronge notre société. Bien sûr, des choses se font. Mais le constat n’en reste pas moins là, implacable et glaçant : pendant que des activistes du féminisme intersectionnel et du respect de la diversité battent le pavé en dénonçant la stigmatisation et les discriminations qu’ils subissent du fait de nos réglementations « liberticides », de vraies victimes se taisent et subissent en silence les pressions et les violences. Ces victimes sont là, parmi nous. Nous les côtoyons, nous les formons, nous travaillons, rions, mangeons avec elles. Elles donnent le change, et nous pouvons croire que tout va bien. Jusqu’au jour où…
Victimes anonymes

Depuis une vingtaine d’années, la liste de ces victimes ne cesse de s’allonger. Elle va de Sadia Sheikh, cette jeune Belge d’origine pakistanaise mariée religieusement par Internet à un Pakistanais et assassinée par sa famille en 2007, parce qu’elle avait un amoureux belge, jusqu’à Mila, cyberharcelée, menacée et contrainte à une existence recluse, qui affirme aujourd’hui, à 18 ans : « Je vais forcément pas rester en vie et je vous dis ça dans le plus grand des calmes ».

???? « Je vais forcément ne pas rester en vie. »

Depuis le début du procès, il y a 10 jours, de ceux qui la menacent de mort pour avoir crûment critiqué l’islam, #Mila est à nouveau harcelée.
Elle témoigne en exclusivité face à @audrey_crespo.
???? Ce soir, dès 18 h 20 sur @TF1. pic.twitter.com/Y0vKNDqAYt
— Sept à Huit (@7a8) June 13, 2021]]>

Mais derrière Sadia, derrière Mila, derrière cette étudiante, ils et (surtout) elles sont sans doute des milliers d’anonymes victimes de traditions étouffantes : mariages forcés, violences intrafamiliales, crimes d’honneur, attentats et agressions visant à pénétrer notre subconscient du relativisme culturel et du délit de blasphème, … Pourtant, ces victimes ont le droit pour elles. Notre arsenal législatif garantit la liberté de conscience, la liberté d’expression, le droit à l’intégrité physique, la protection de l’État contre les mariages forcés.

Comment se fait-il, alors, que leur parole soit moins audible, leur défense moins ardente, leur protection moins assurée que celle de ces victimes en carton-pâte qui se lancent aujourd’hui dans une indécente concurrence victimaire ? La protection des libertés individuelles contre des traditions qui enferment devrait être une priorité de nos États démocratiques. Pas seulement dans les textes, mais aussi et surtout sur le terrain.

beaubobobonobo@diaspora.psyco.fr

France : Nous sommes Mila !
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by
lesvigilantes15**

04.06.21

La banderole de la Marche des Fiertés 2021 et celle de la prochaine Marche contre les violences faites aux femmes devraient avoir pour slogan : Soutien à Mila, « la peur doit changer de camp » !

Jeudi 3 juin devait avoir lieu à Paris, le procès des harceleurs de Mila. L’audience de renvoi se tiendra les 21 et 22 juin prochains, les avocats parvenant à faire valoir que la garde à vue des prévenus était irrégulière et même à soulever des questions préalables de constitutionnalité relatives à la loi de 2018 portant sur le délit de cyber-harcèlement.

Pendant ce temps-là, à son jeune âge, Mila vit depuis janvier 2020 sous protection policière. Victime de menaces de mort, elle a dû quitter son établissement scolaire, et vit cloîtrée. A-t-on jamais vu en France, une adolescente à ce point en danger ? Pourtant, aucune association féministe ni de défense des droits des gays et des lesbiennes ne s’est constituée partie civile à ses côtés.

Dans cette affaire, tout était pourtant réuni pour les mobiliser. Mila était une adolescente, maintenant une jeune femme qui ne fait pas de cas de son orientation sexuelle.

Les internautes l’ont harcelée avec des propos d’une rare violence misogyne et lesbophobe, en l’accusant « d’insulter notre dieu Allah, le seul et l’unique » et en lui souhaitant de « brûler en enfer ».

Les treize prévenus ont en commun de l’avoir cyberharcelée avec un sexisme débridé et en proférant des menaces de mort où les armes blanches ont la vedette : « wsh j’suis sûr que si j’met un coup d’bite à #Mila elle arrêtera de faire chier le monde cette mal baisée. », « Mila elle mérite la POMME [peine] de mort cette transsexuelle de merde », « Bon. Enculer là fort qu’on en parle plus. Mettez un coup de machette de ma part a cette grosse pute de #MILA », « Qu’elle nique sa mère la pute Mila et qu’elle crève la bouche ouverte. », : « Va bien te faire fourré sombre pute, je te souhaite de mourir de la façon la plus atroce qui puisse exister et si jamais ça tarde. Je m’en chargerais moi-même. Je me ferais un réel plaisir de l’acéré ton corps avec mon plus beau couteau et d’aller laisser pourrir ton corps dans un bois [smiley qui sourit]. », « sale française, sale pute, sale gouine « …

Toutes les associations féministes de lutte contre les violences faites aux femmes auraient dû la soutenir avec force conviction, les associations LGBT aussi. S’il ne s’agit pas d’incitation au viol, au meurtre, à la haine la plus sordide, de quoi s’agit-il et à quoi cela peut-il servir d’avoir la faculté de se constituer partie civile, si dans une telle affaire, on ne l’utilise pas ?

Mila avait sur un réseau social rabroué un dragueur insistant en invoquant vertement Allah. Pas très subtil certes, mais il ne faut pas confondre critique des religions et des croyants, la liberté de critiquer les religions est parfaitement licite et relève de notre liberté d’expression. Le blasphème n’existe en droit français. En revanche, participer à un raid numérique, ne serait-ce qu’avec un seul tweet, est désormais punis de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Mila a subi un harcèlement massif de dizaines de milliers de tweets odieux allant jusqu’à la menace de viol et de mort. Ni l’éducation nationale, ni l’armée n’ont été capables de la maintenir dans une institution scolaire publique.

Les VigilantEs ont soutenu Mila depuis le début (1), mais nous sommes un réseau féministe et laïque, pas une association et ne pouvons-nous constituer partie civile. Interpellées par cet assourdissant silence, nous ne pouvons l’interpréter que comme une conséquence de la dérive des mouvements féministes et LGBT qui par peur d’être taxés d’islamophobie s’habituent à l’insupportable. Nous ne doutons pas de l’utilité des mouvements féministes et LGBT mais s’ils ne veulent passer à côté de l’essentiel, il est temps qu’ils se ressaisissent, interrogent leurs orientations et alliances, rejettent tout relativisme culturel et se souviennent que la laïcité n’est pas tolérance envers les injonctions religieuses, mais séparation stricte des cultes et de l’état, liberté de croire ou ne pas croire, liberté d’expression y compris de critiquer, les religions. Il y a un sérieux travail pédagogique à effectuer pour que les jeunes français à qui l’on vend la laïcité comme « tolérance envers les religions » partout, des programmes TV au verbatim associatif, cessent de se sentir investis de les protéger. Il faut cesser d’incriminer les victimes et remettre au centre du problème les agresseurs, la charge de la responsabilité de la violence leur incombe à eux seuls.

Mila ne se taira pas, personne ne le doit, et surtout pas les associations de défense des droits des femmes, des LGBT et des droits humains, et jusqu’à ce que « la peur change de camp »

Les VigilantEs