Ajout : Emmanuel Blanchard : Le 17 octobre 1961 à Paris : une démonstration algérienne, un massacre colonial
Comprendre le « 17 octobre 61 » implique de ne pas simplement en retenir ce qui depuis des années fait l’objet d’un important investissement militant, mémoriel et historiographique : le massacre d’État longtemps dénié par les autorités françaises qui, en la personne de François Hollande, ont timidement rendu hommage aux victimes sans pour autant désigner les responsables de leur mort. Pour les Algériens et les Algériennes engagés dans l’événement, cette journée ne peut en effet être réduite à une répression particulièrement violente, sans point de comparaison possible dans les capitales d’Europe de l’ouest de l’après Seconde Guerre mondiale. Elle fut aussi, et avant tout (au moins sur le plan chronologique), une exceptionnelle mobilisation de masse, une insurrection symbolique au cœur même de la capitale coloniale, la contribution visible de dizaines de milliers d’Algériens de France à l’édification d’un nouvel ordre national sous l’égide du Front de libération nationale (FLN).