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Efficacité « de 12 % », « de 1 % », « déconseillé aux femmes enceintes » : les trois nouvelles infox sur le vaccin de Pfizer

Des militants antivax accusent l’entreprise d’avoir caché des informations compromettantes. Mais ces assertions reposent sur des calculs douteux et des documents publics obsolètes détournés.

« #PfizerDocuments ». [...] A les croire, les documents rendus publics sur requête des agences américaines du médicament (FDA), prouveraient que l’entreprise américaine Pfizer a sciemment caché l’inefficacité de son vaccin.

Selon ceux qui les relaient, le laboratoire reconnaîtrait dans ces documents que la protection vaccinale apportée par son produit ne serait que de 12 %, voire de 1 %.

Autre critique : Pfizer y reconnaîtrait la dangerosité de son produit pour les femmes enceintes et le déconseillerait.

Un mélange de chiffres inventés, de notions statistiques mal comprises et de connaissances obsolètes.

Pourquoi ce chiffre de 12 % est faux

Cette affirmation, qui n’a en réalité aucun rapport avec les documents récemment mis en ligne, provient d’une « analyse » publiée le 3 avril sur le réseau social Substack par Sonia Elijah [...]

Pour arriver à ce « 12 % », Mme Elijah s’appuie sur un document, rendu public depuis au moins le 8 décembre 2020 : la notice d’information envoyée par Pfizer aux FDA [...] Une phrase y interpelle l’ancienne journaliste de la BBC : « Parmi les 3 410 cas totaux de Covid-19 suspectés mais non confirmés dans la population globale de l’étude, 1 594 sont survenus dans le groupe vacciné contre 1 816 dans le groupe placebo », écrit Pfizer.

« Si vous calculez l’efficacité vaccinale à partir de ces chiffres, elle est incroyablement basse, 12 % », s’emporte Sonia Elijah.

Sauf que contrairement à ce qu’elle présuppose, rien ne permet d’affirmer avec certitude que ces 3 410 personnes symptomatiques ont bien été malades du Covid-19. [...] Mais il n’est pas non plus possible d’écarter d’autres pathologies à la symptomatologie proche, ni, surtout, une autre piste d’explication, donnée par Pfizer, mais que Sonia Eljah se garde bien de citer sur ce point : celle d’une « réactogénicité au vaccin avec des symptômes qui se confondent avec ceux du Covid-19 » [...].

Au-delà du peu de rigueur du calcul, repris sans recul critique par de nombreux militants antivaccins, ce chiffre de 12 % bricolé à partir d’un document de décembre 2020 occulte que depuis, les vaccins contre le Covid-19 ont fait l’objet de nombreuses études en population globale, à la fois indépendantes de l’industriel et bien plus puissantes statistiquement.

Si l’efficacité de la vaccination a, depuis, été revue à la baisse avec l’émergence de nouveaux variants et la baisse de l’effet protecteur dans le temps, au moment où Pfizer envoie sa demande d’autorisation, il est mensonger d’affirmer que l’entreprise reconnaît une efficacité de seulement 12 %.

Un chiffre de 1 % réel, mais en changeant d’indicateur et d’échelle

autre accusation : au bout d’une semaine, l’efficacité du vaccin de Pfizer ne serait plus que de 1 %. Là encore, aucun document n’arrive à une telle conclusion. Il s’agit d’une autre rumeur, liée à la coexistence de plusieurs méthodes de calcul pour évaluer l’efficacité d’un médicament, la réduction relative de risque (RRR), la plus communément utilisée, et la réduction absolue de risque (RAR).

Le second type de calcul rapporte le nombre de cas, non seulement à un groupe témoin, mais aussi à l’ensemble de la population de l’essai, tirant systématiquement les résultats vers le bas.

« Imaginons qu’un essai a enrôlé 20 000 patients dans le groupe contrôle et 20 000 dans le groupe vaccin. Dans cette étude, 200 personnes dans le groupe contrôle tombent malades et 0 dans le groupe vaccin. Même si l’efficacité vaccinale serait d’un impressionnant 100 %, la RAR montrerait que le vaccin ne réduit le risque absolu que de 1 % 200/20 000 = 1 %) », explique Health Care, une plate-forme de pédagogie médicale.

Mécaniquement, « la RAR tend à être ignorée parce qu’il donne des résultats de taille bien moins impressionnants : 1,3 % pour l’AstraZeneca – Oxford, 1,2 % pour le Moderna – NIH, 1,2 % pour le Johnson & Johnson, 0,93 % pour le Gamaleya et 0,84 % pour le Pfizer – BioNTech » [...]

Des précautions obsolètes pour les femmes enceintes et les jeunes mamans

Encore une fois, il ne s’agit pas d’affirmations provenant de documents de Pfizer, mais d’un avis de l’Agence britannique du médicament et des produits de santé (MHRA), en date du 8 décembre 2020.

Il s’agit alors d’une posture de précaution basée sur le peu de données connues à l’époque, et qui n’a plus cours aujourd’hui. « Plus de 104 000 femmes enceintes ont reçu au moins une dose de vaccin en Angleterre et en Ecosse, et aucun problème n’a été relevé », corrige auprès de Reuters la MHRA, qui ne déconseille plus la vaccination en période de grossesse ni d’allaitement.

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/05/06/efficacite-de-12-de-1-deconseille-aux-femmes-enceintes-les-trois-nouvelles-infox-sur-le-vaccin-de-pfizer_6125036_4355770.html

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