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Le gouvernement ouvre le robinet à pesticides, la FNSEA appelle à lever les blocages
Les agriculteurs se battent pour un revenu digne et la fin du libre échange, Macron répond par un cadeau au lobby des engrais chimiques
Le scénario était écrit depuis le début par le gouvernement, la FNSEA et le lobby des pesticides. Il vient de trouver sa conclusion aujourd’hui.
Alors que le mouvement des agriculteurs monte en puissance et que les blocages se comptent par dizaines, paralysant une grande partie du pays, le Premier ministre vient d’annoncer une «enveloppe» pour les éleveurs et la mise «en pause» du plan Ecophyto. De quoi s’agit-il ? Le plan «Ecophyto 2030» présenté en octobre prévoyait une baisse de 50% de l’utilisation des pesticides, une mesure qui avait été plusieurs fois repoussée malgré les promesses de Macron. Une baisse prévue pour la fin de la décennie, pas vraiment renversant. L’arrêt de ce plan est donc un recul écologique majeur et un énorme cadeau au lobby des pesticides. Et le pire, c’est que cela ne changera rien aux problèmes des agriculteurs !
Pourtant, la FNSEA et son antenne, les Jeunes Agriculteurs, qu’on voit quotidiennement à la télévision, ont immédiatement appelé à suspendre les blocages. Ces deux syndicats majoritaires du monde agricole se disent «satisfaits» des annonces et appellent les agriculteurs mobilisés à arrêter leurs actions.
C’est une formidable escroquerie. Le néolibéralisme met les agriculteurs français en concurrence avec ceux de Nouvelle-Zélande et d’Amérique Latine. La grande distribution étrangle les agriculteurs en baissant leurs prix pour augmenter ses marges. Le changement climatique menace la possibilité même de cultiver. Les lobbys des pesticides n’empoisonnent pas que la terre, mais aussi ceux qui la cultivent. Contrairement à ce que répète la FNSEA et les médias, le problème des agriculteurs ce ne sont pas «les écolos» mais tout cela.
La Confédération paysanne écrit sa colère : «Quel détournement de ce qui est demandé sur le terrain ! Donc on va poursuivre dans la dégradation de la santé des paysan-nes, de nos sols et de notre environnement. Et on va continuer à engraisser les multinationales des fabricants de pesticides… Scandale».
Ce qui se passe aujourd’hui donne l’impression d’une mise en scène. En effet, Macron n’attendait qu’un prétexte pour reculer sur les pesticides. Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau et le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau partagent les mêmes intérêts, ils ont la même vision du monde. Celle de l’agro-industrie, du profit et des mégabassines.
D’un côté, Fesneau est un militant acharné des produits chimiques et de l’agriculture intensive. En mai dernier, ne sachant pas qu’il était filmé, il avait ricané en disant à une interlocutrice à l’Assemblée «T’as vu, j’ai dit du bien des pesticides !» Ces gens sont des empoisonneurs, et ils en sont fiers. En septembre la Commission européenne renouvelait pour 10 ans l’autorisation du glyphosate, désherbant toxique, avec l’appui de ce Ministre.
Quant à Arnaud Rousseau, le chef de la FNSEA, c’est un manager multimillionnaire qui possède 700 hectares de terres et spécule sur les produits agricoles. Il fait partie de ceux qui étranglent les petits agriculteurs. Ces deux individus n’ont aucun intérêt commun avec les petits paysans qui bloquent les routes et les centrales de grande distribution.
Ce qui se joue aujourd’hui est une donc grande clarification. La FNSEA travaillait depuis le début avec Macron pour faire sauter une maigre mesure écologique. Et maintenant ?
Soit le mouvement se poursuit sans la FNSEA, avec des mots d’ordre clairs, en faveur des salaires, contre le néolibéralisme et la grande distribution. Soit la majorité des agriculteurs rentrent chez eux en laissant les dernières actions de blocage isolées et ils se feront déloger par la police assez facilement.