Symétrie de la bêtise
Tu es d’accord avec moi, sinon tu es réactionnaire, d’extrême droite ou fasciste, donc un ennemi. C’est ainsi que se comporte une certaine gauche dogmatique qui considère sa position comme seule légitime et, les disqualifiant a priori, ne reconnaît pas la potentielle validité d’autres analyses, pourtant de gauche elles aussi. Cela constitue une pensée binaire, qui n’a de pensée que le nom puisqu’il s’agit d’une sorte d’interrupteur oui/non, d’accord/pas d’accord, ami/ennemi. Du fait de cette posture, cette mouvance tente également d’empêcher, par l’intimidation, la censure voire la violence, l’expression de la pensée d’autrui lorsque celle-ci ne se conforme pas au dogme.
Ainsi, sur cet aspect détestable, cette gauche ne se démarque nullement de l’extrême centre autoritaire, incarné par la Macronie, qui place des parts de la population hors du cadre de la légitimité, les qualifie d’antirépublicains et d’extrémistes, et qui déploie une logique de l’affrontement envers les personnes ou les groupes qui ne pensent pas comme elle.
Par exemple, symétriquement, les uns qualifient les dénonciations de la politique israélienne d’« antisémites », les autres les analyses critiques du transgenrisme1 de « transphobes ».
Le journal La Décroissance, avec le piquant qu’on lui connaît, s’en amuse :
Dessin de Léandre dans La Décroissance, n° 214, novembre 2024
Aucune discrimination arbitraire n’est admissible, mais toute critique argumentée est entendable voire défendable. Refuser cela consiste à manifester un sectarisme fascisant.
- Mouvement culturel et idéologique qui promeut l’idée de transidentité. Basé sur la réaffirmation des stéréotypes de sexe, il s’avère sexiste, ce qui justifie sa critique.
Christophe Gibiat