Repartage d'un texte de #CerveauxNonDisponibles diffusé aujourd'hui :

ACCEPTER LA VIOLENCE

Ok, le pouvoir est disposé à tuer, et a réussi à mutiler et blesser des citoyens venus militer contre la réforme des retraites et/ou les méga bassines.

Ok, il salit l'honneur de ces militants en les traitant de sauvages assoiffés de sang et de mort. Il ment sur de nombreux points (secours empêchés de venir aider les blessés, usage de LBD sur des quads, nombre de policiers blessés). Et il tente de criminaliser/interdire les associations qui luttent pour un monde plus juste.

Ok, les médias se sont plus indignés d'une fausse photo de manifestant blessé (générée par une IA) que par les dizaines de photos et vidéos de militants réellement blessés, mutilés et agressés (verbalement et sexuellement).

Ok. Et donc ?

Que fait-on ? On continue de s'indigner de vivre dans cette société ultra violente et injuste ? En espérant un sursaut d'humanité de la part de l'opinion publique, des médias et du pouvoir ?

Non, nous n'en sommes plus là. Et ce serait leur donner raison que de rester dans cette posture de victime qui attend d'être "sauvée". Qui attend qu'on lui dise "en effet, tu as vécu quelque chose d'injuste, et cela va être réparé".

Il va donc falloir arrêter d'être dans un cycle de réaction/indignation face aux horreurs de ce pouvoir et de ce système. D'autant qu'on l'a déjà vécu lors des Gilets Jaunes, lors de la fête de la musique à Nantes ou à NDDL.

Ce système porte en lui la violence, l'exploitation et la mort. Il l'assume de plus en plus. Au quotidien dans la façon de gérer la répartition des richesses et l'effort face à la crise. Tout autant que lors des moments de tensions sociales, où il n'hésite pas à frapper, mutiler, tuer. Sa violence s'exprime ensuite dans sa façon de mentir et de salir ceux qui résistent.

Il nous faut l'accepter. Non par plaisir mais parce qu'on ne peut nier cette vérité. Parce qu'il nous faut vivre avec. Parce que cette violence du pouvoir impacte nos vies. Et nos morts.

Il faut alors réfléchir, et agir, en sachant qu'en face de nous il ne faudra pas compter sur le fait que le pouvoir respecte le droit, la justice et tout ce qui constitue les fondements démocratiques. Qu'il mettra en œuvre tout ce qu'il peut pour détruire les luttes sociales, écologiques et révolutionnaires.

Actons que le pouvoir est prêt à tuer et à emprisonner ceux qui remettent en cause son autorité et sa légitimité. L'acter, c'est déjà entrer en sécession puisque c'est reconnaître que ce pouvoir n'est finalement plus vraiment démocratique, puisqu'il détruit ceux qui osent s'y opposer.

Il faut donc anticiper le pire, pour se protéger. Physiquement, mentalement, et collectivement surtout.

Cela ne signifie pas qu'il faut tourner le dos à toutes les procédures "légales" pour tenter de faire reconnaître les crimes, les mensonges et les abus du pouvoir et de sa police. Pétitions, commissions d'enquête, tribunes, alertes dans les médias mainstream, soutiens de groupes plus institutionnalisés... Il faut prendre ces aides. Mais en actant qu'elles ne suffiront pas. Qu'elles ne protégeront pas, ni physiquement ni juridiquement, les personnes et structures qui se retrouvent en première ligne des luttes (sur le terrain comme en dehors).

Il faut donc construire les outils et les espaces d'autonomie et de luttes pour ne pas être dépendant de l'espace politique/médiatique/social imposé par le système.

Le travail d'équilibriste consiste ainsi à faire sécession d'un monde dont on ne veut plus, et qui porte en lui le pire, sans se couper d'une partie des structures et personnes qui désirent encore lutter en son sein.

C'est ce que redoute le plus le pouvoir. Et c'est pour cela que c'est exactement ce que nous devons faire.

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