Partage d'un article de #CND (#CerveauxNonDisponibles)
🐷 L'IMPOSSIBLE RÉFORME DE LA POLICE
1/ La police française : des idées d’extrême droite au rêve fasciste.
Le dernier communiqué des deux syndicats Alliance police nationale et Unsa police reprenant un discours guerrier, demandant un permis de tuer : « mettre hors d’état de nuire », et menaçant à demi-mot d’un putsch ou d’une guerre civile : « demain, nous serons en résistance », n’aura qu’une nouvelle fois fini d’achever de démontrer le rêve fasciste de la police. Depuis des années, plusieurs forces armées ont fait sécession, certaines désirent ouvertement la guerre civile, d’autres s’autonomisent progressivement. Les états d'urgence et d’exception que nous vivons depuis les attentats de 2015 ont permis à la police d’obtenir un pouvoir démesuré et qui ne fait qu’augmenter au fil des crises. Tout est en place pour le pire.
Nous avons pu le constater notamment à travers les manifs sauvages armées de policiers qui ont eu lieu par vagues successives entre 2016 et 2021 pour demander l’élargissement du cadre de la présomption de légitime défense, plus d’autonomie et de pouvoir, ainsi qu’une répression plus dure mais aussi l'accumulation de primes, l'augmentation des salaires et de l'arsenal policier ou encore le rapprochement avec les services de sécurité privée.
Si la police française est traversée par la tentation du passage à l’acte clandestin, elle a donc réussi à pousser les gouvernements dans leurs retranchements par la rue et les menaces, obligeant nos dirigeants à accepter l’ensemble de leurs revendications.
Le 30 juin 2023 encore, Darmanin se mettait à genoux devant ses chiens de garde appelant à « ne pas le lâcher » dans un communiqué larmoyant prouvant la fragilité de l’État. La police est un danger et tout le monde en a peur, y compris l’Etat.
« Le fascisme n'est pas le contraire de la démocratie mais son évolution par temps de crise », disait Bertolt Brecht.
Dans Nous Sommes en Guerre, de Pierre Douillard-Lefevbre, l'auteur explique :
« Le calendrier politique est dicté par des forces fascistes et sécuritaires. En juin 2020, des enregistrements de conversations entre policiers de Rouen révèlent le champ mental au sein du commissariat : « Quand il y aura l’effondrement économique, méfie-toi de l’eau qui dort parce que moi j’ai les armes », « Une merde de gauche [...] mérite de mourir [...] Vivement la guerre civile », « Ce pays mérite une guerre civile raciale bien sale » ou encore « J’attends qu’une chose, que tous ces gens crèvent. Ça régénérera la race blanche ». Sur Facebook, un groupe intitulé « TN Rabiot » réunit des milliers de fonctionnaires de police qui se déchaînent en s’échangeant des messages racistes et sexistes, et en se moquant des victimes de violences policières. Le 2 octobre 2019, lors d’une manifestation organisée par le syndicat policier Alliance, des agents se moquent de manifestants éborgnés en passant devant des photos de Gilets Jaunes mutilés. Plusieurs se cachent un œil en ricanant, l’un d’eux s’exclame : « T’as un truc à l’œil là ». « Je vois pas ce qui est marqué », renchérit un autre, suscitant les rires. Derrière chacun de ces exemples, il y a des militants d’extrême-droite entraînés et armés par l’État. »
2/ Qui veut encore améliorer la police ?
Aux Etats-Unis, fin 2015, dans un contexte de tension entre mairie, police et manifestants suite à la mort de deux habitants de 19 et 55 ans tués par la police, le maire de Chicago s’engage à mieux former les agents et à doubler le nombre de tasers. Une telle annonce à la suite d’un crime policier reflète exactement ce que signifie « réformer la police » et de la fonction de ce genre d’annonces : gagner du temps, dessécher les révoltes en les inscrivant dans le temps judiciaire et faire en sorte que les protestataires rentrent chez eux, persuadé·es que « les choses vont changer ».
Les appels à la réforme de la police sont outre-atlantique de plus en plus forts et fréquents. C'est un des effets des luttes Black Lives Matter qui remettent fortement et régulièrement en cause l’institution policière. En France, on voit souvent émerger des demandes pour une meilleure conduite des forces de l’ordre (#Melenchon) mais rarement des discours affirmant qu’il faut en finir définitivement avec la police.
▶️ CE NE SONT PAS LES POMMES QUI SONT POURRIES, C’EST LE POMMIER. Extrait du livre Abolir la police du collectif Matsuda
« Les nombreuses tentatives de réformes paraissent toutes plus incapables les unes que les autres de faire cesser le harcèlement, les violences et les assassinats policiers. La documentation, la formation ou la surveillance ne protègent pas contre les fouilles, les intimidations, les coups et la mort.
L’exemple du policier Derek Chauvin est éclairant : il avait déjà fait l’objet de dix-huit signalements internes au département de police de Minneapolis, il avait suivi une formation sur les préjugés raciaux, une autre sur la désescalade lors d’interventions avec des personnes en situation de crise et sa caméra-piéton ne l’a pas empêché de maintenir George Floyd sous son genou pendant près de neuf minutes. Les policiers n’ont pas nécessairement besoin d’agir cachés pour brutaliser la population, sachant pertinemment que leurs actes seront couverts, relativisés et étouffés par leurs responsables et la justice. Un plus haut degré de transparence et de proximité de l’institution ne permet pas d’interrompre la violence. La question pour les abolitionnistes n’a jamais été de dénoncer les « brebis galeuses » ou les « pommes pourries » parmi des policiers globalement considérés comme bons et compétents. Ni d’imaginer une police plus respectueuse du droit, qui tuerait moins de citoyens de seconde zone. Car cette institution a pour raison d’être la défense et l’approfondissement des rapports de domination, comme le montre le lien historique entre apparition de la police, début de l’esclavage et naissance du capitalisme. Les réformes ne pourront modifier que les moyens de parvenir à remplir cette mission, mais elles ne changeront pas leurs objectifs. »
En France, on peut prendre l’exemple de la critique des « unités non spécialisées en maintien de l’ordre » qui sont envoyées de plus en plus régulièrement dans les manifestations. Avec aujourd’hui la BRI et le RAID par exemple. Les gauchistes et les pro-désescalades réclament des forces de l’ordre « bien formées ». Ce sont pourtant des CRS qui ont ôté la vie de Zineb Redouane, et des gendarmes mobiles qui ont tué Rémi Fraisse, deux forces réputées pour être parfaitement rodées à l’exercice.
Réformer la police c’est finalement surtout la renforcer. Réformer, c’est étendre leur pouvoir, augmenter leur budget sous couvert de changer la profession. C’est proposer un emballage neuf et légitimer la modernité des pratiques de maintien de l’ordre. C'est perpétuer et améliorer le système répressif.
Par exemple : Améliorer la formation = augmenter le budget et étendre le champs d’intervention = augmenter l'arc répressif.
Trois citations :
« Si on veut en finir avec l’organisation de la société telle qu’on la connaît, on bute sur la police. Donc dire clairement un projet révolutionnaire aujourd’hui, c’est assumer un antagonisme et une conflictualité avec la police. L’enjeu est de dénoncer l’illusion réformiste, l’illusion d’une police que l’on pourrait améliorer. La police ne dysfonctionne pas, elle fonctionne telle qu’elle doit fonctionner, pour maintenir le capitalisme, le suprématisme blanc, le patriarcat, le validisme. On ne remet pas en cause ses travers, mais son existence même. » Gwenola Ricordeau
« La situation des policiers est inhumaine et c’est pour sacraliser en eux ce qui a été souillé dans leur âme par le contact de l’uniforme et des meurtres, qu’il faut l’abolir. » Manifeste pour la suppression générale de la police nationale
« La morale commence là où s’arrête la police » Alain
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