En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
Alors que Vladimir Poutine a annoncé jeudi que le gaz russe devrait désormais être payé en roubles, l'Union européenne, premier client de Moscou, lui a opposé un refus catégorique et affirmé envisager d'autres scénarios pour son approvisionnement. France 24 décrypte avec Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'Iris, cette nouvelle étape du bras de fer autour de la guerre en Ukraine.
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La Russie n'est pas en position de force pour une raison simple : elle est encore plus dépendante du marché européen que l'Europe ne l'est des exportations russes. Autrement dit, Moscou a plus à perdre que l'Europe dans cette affaire.
Pour l'UE, il n'est bien sûr pas simple de tourner la page russe, mais elle possède déjà les infrastructures suffisantes pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, au moins dans un premier temps. Si ces livraisons coûtent plus cher, elles présentent un avantage majeur : celui d'êtres plus souples, car livrées par bateau et non pas le biais de gazoducs. Cette souplesse permet une plus grande sécurité d'approvisionnement, car elle rend plus facile la diversification des sources.
Du côté de la Russie, l'industrie est principalement tournée vers l'Europe et de gros investissements d'infrastructures seront nécessaires pour exporter massivement le gaz par voie maritime, ce qui nécessite de le liquéfier. En dehors de l'UE, Moscou exporte du gaz au Japon, en Corée et en Chine. Les deux premiers, alliés des États-Unis, se rangeront derrière sa position. Reste la Chine, qui est certes un allié de la Russie, mais avec qui les discussions d'accords commerciaux ne sont pas simples, surtout si le rapport de force est en sa faveur.
Bien sûr, la Russie elle aussi prospectera pour trouver de nouveaux clients, mais sa situation sera plus difficile, car elle a moins de partenaires que l'Europe, mais aussi moins de partenaires potentiels.
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