La Maurelle (Chrozophora tinctoria) - de "phora" porteur et "chrozo" teinture.
En Languedoc, les quelques pluies de l'été 2024 ont permis certaines plantes de fleurir. Bon nombre d'autres espèces se retrouvent desséchées, ce qui permet le soleil d'arriver au sol et facilite la levée des jeunes pousses d'automne.
Une plante peu fréquente de nos jours et assez curieuse est la Maurelle, de la famille des euphorbes (mais qui ne produit pas de latex corrosif). Par la couleur vert-gris de son feuillage, on pourrait la prendre pour une Amaranthe ou une Héliotrope, qui sont communes dans les mêmes milieux au sol remué. Mais, chez la Maurelle, les fleurs mâles exhibent des pétales miniatures d'une couleur jaune vive, les fleurs femelles font l'économie de pétales et sont incolores. Vue de près, la plante entière est recouverte de poils étoilés (et quand on a une constellation dans la paume de sa main, on est content d'avoir sorti la loupe !).
Autrefois cultivée dans le Gard pour la production d'un colorant bleu singulier, très recherché notamment pour des enluminures des livres du Moyen-Âge. On l'appelait aussi "Tournesol" et son extrait servait à la fabrication du "papier tournesol", car le colorant vire rapidement au rouge en milieu acide.
Sur Lunel, plusieurs stations de Maurelle ont été récemment découvertes… comme quoi, les garrigues et les friches peuvent nous réserver des surprises en toute saison !
Photo : La Maurelle (Chrozophora tinctoria), fleurs et fruits, Lunel, septembre 2024, photo John Walsh (CC BY NC SA).
#myphoto #maphoto #biodiversity #garrigue #matorral #bushland #flore