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Je fais un test ... je vous livre une pensée que j'arrive enfin à écrire et concernant les massacres qui se déroulent en Ukraine.
Peut-être, vais-je effacer ce message, je ne sais pas... C'est une sorte de bilan car vous savez je vais bientôt avoir 50 ans.
En tous cas merci si vous prenez le temps de lire et si vous me donnez un message qui pourrait m'aider à développer ma pensée.


Pensées en ces temps où l’on massacre – comme dans les livres d’Histoires mais en vrai

Je suis stupéfaite par l’immensité élan de générosité déployée par l’ #Europe et ses habitants en faveur des Ukrainien-nes. On m’a même raconté l’histoire d’une femme avec ses deux enfants dans sa voiture, qui a traversé tous les pays avant d’arriver en #Suisse. A l’arrêt sa voiture était criblée de balles…

Il y avait eu le même élan de générosité durant la pandémie. Mais là, pas d’impact de balles, juste la nécessité absolue de préserver la santé des gens, éviter à tout prix la propagation de ce «machin» qui a foutu en l’air des milliers de familles, dans des drames que l’on croyait d’un autre temps.

Aujourd’hui, c’est un devoir #moral disait un politicien que d’accueillir les survivant-es de ce qui se passe entre Russes et Ukrainiens. On va les loger, leur permettre de travailler, les soigner – on va leur donner de la paix, de la tranquillité pour qu’ils/elles puissent soigner leur traumatisme. C’est le minimum. Si j’avais vécu la guerre, j’aurais apprécié une une main qui se tend.

Alors, au fond de moi, maintenant, en ce mois de mars 2022, j’apprends à accepter. Accepter que mes rêves ne seront pas réalisés (par manque de moyens financiers) : adopter un chien, habiter dans un logement un peu plus insonorisé pour bien dormir, regarder la tv, écouter de la musique, avoir une bonne eau pour ne plus acheter mon eau en bouteille pet et cesser de participer à la pollution ; partir en vacances en Europe, voyager un petit peu en train.
Accepter à l’aube de mes 50 ans, de rester invisible comme depuis toujours, continuer de faire attention pour tout payer : les impôts, les assurances, les frais divers. Rien de plus, rien de moins. Accepter de ne plus rien pouvoir faire de plus pour améliorer mon sort.

On dit qu’il faut donner pour recevoir… est-ce que je n’ai pas assez donné ? Que puis-je donner de plus, comment ?

Ai-je un comportement victimaire ? Après tout, je suis née en Suisse, j’avais donc toutes les chances de mon côtés pour «réussir ma vie» et avoir tout ce qui me manque aujourd’hui.

Je pense à tous ces gens qui ont investis toutes leurs économies, parfois leur retraite pour se créer une petite affaire pour survivre. Ces gens qui ont travaillé comme des fous, se privant, eux-aussi de tout, et qui durant la pandémie ont tout perdu.

Eux, moi, nous qui n’avons rien fait d’autre que respecter des lois pour survivre dans un pays ultra-libéral (biberonné aux énergies fossiles à bon compte et autres alliances économiques avec qui vous savez). Comment, allons-nous survivre le temps qu’il nous reste à vivre ? Comme des invisibles, tout simplement. Un grand silence imposé par des critères économiques imposés par la nécessité d’un PIB record.

A la fin, j’ai pensé que peut-être il s’agit là d’une sorte de karma - j’ose le terme – nous qui n’avons à faire «taire» notre égo démesuré, toujours affamé de quelques choses, quand ce n’est pas un peu de reconnaissance, malgré tout. Apprendre à donner sans rien attendre en retour, apprécier la moindre petite chose qui meuble notre quotidien paisible et célébrer cette paix qui permet d’ouvrir son esprit à plus grand que soi, au monde, à la vie, aux autres, à tous les autres. Et admirer l’immense élan de générosité qui subsiste, malgré tout, dans ce monde d’une cruauté absolue.

Parce que la cruauté qui a jalonné ma petite existence tranquille et paisible n’a pourtant jamais cessé : la guerre en ex-Yougoslavie, les massacres au Rwanda, j’avais 20 ans. Les guerres du Golf, j’avais 30 ans. Puis l’Afghanistan, la Syrie, etc. j’avais 40 ans. Un flot de cruautés absolues – reléguant mon seul souci à survivre dans les crises économiques générées par ces «crises» qui durcissait à chaque fois un peu plus, la perspective de «trouver une place» dans ce pays.

J’ai appris très jeune la chance que de vivre dans un pays qui ne connaît pas la guerre. Grâce à ma grand-mère et son histoire de la 2e guerre et grâce à Samuel, mon pote qui avait été ramassé sur une frontière quelconque, par la #Croix-Rouge, durant la guerre en Erythrée.

A ce titre, au nom de tous ces gens, ceux du passé, ceux de maintenant, je vous demande pardon – moi je n’ai jamais connu la guerre, c’est ma chance et je n’ai rien à reconstruire, ni en moi, ni autour de moi. A l’aube de mes 50 ans, je ne peux pas participer à l’élan de générosité. Peut-être bien qu'à 50 ans on apprend à vivre avec ce que l'on est et ce que l'on est. Mais je continue d’abandonner un peu mon égo, m’effacer pour vous qui êtes l’avenir de ce monde.

Merci d’être là, bien vivants avec nous., faites au mieux et je vous livre un secret qui m’a aidée toute ma vie quand tout devenait difficile : «La vie c’est se donner un peu de temps pour apprendre à aimer». L’Abbé Pierre.

@fl-fleur

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