Réforme des retraites : Élisabeth Borne dévoile les premières mesures du gouvernement - Le Parisien
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Par Catherine Gasté et Olivier Beaumont
Le 1 décembre 2022 à 19h00, modifié le 2 décembre 2022 à 06h22
Pour la première fois depuis que le chantier des retraites est ouvert sous sa houlette, Élisabeth Borne lève officiellement le voile, en exclusivité auprès du Parisien - Aujourd’hui en France, sur les premières avancées proposées par le gouvernement aux partenaires sociaux. Les concertations entrent dans leur dernière ligne droite, notamment sur la question explosive de l’âge légal de départ à la retraite.
Une chose est sûre, le 15 décembre, les derniers arbitrages auront été finalisés. Et la Première ministre présentera ce jour-là la nouvelle réforme des retraites promise par Emmanuel Macron. Mais ils sont prévenus : les oppositions, comme les syndicats, attendent déjà l’exécutif au tournant.
Le 15 décembre, c’est le jour J de l’annonce de la réforme des retraites. Les concertations ne sont pourtant pas terminées. Vous serez dans les temps ?
ÉLISABETH BORNE. C’est l’engagement que nous avons pris avec le président de la République il y a plusieurs semaines. Nous tiendrons le calendrier et la présentation de la réforme aura lieu avant les vacances de Noël, comme prévu, à l’issue des concertations avec les organisations patronales et syndicales. Le texte devra ensuite être présenté en Conseil des ministres au début de l’année prochaine, pour un examen au Parlement au printemps et une entrée en vigueur avant la fin de l’été. Newsletter Ça me rapporte La newsletter qui améliore votre pouvoir d’achat. Toutes les newsletters
Donc, c’est sûr ? Les Français devront travailler jusqu’à 65 ans ?
Les concertations ne sont pas terminées et tous les arbitrages ne sont pas encore rendus, contrairement à ce que j’ai pu lire dans la presse. Je suis frappée de voir que la nécessité de faire cette réforme n’est pas vraiment dans tous les esprits. Il y a encore certaines formations politiques, comme la France insoumise et le RN, qui essaient de faire croire qu’il n’y a pas de problème et qu’il serait possible de revenir à la retraite à 60 ans. Les chiffres sont là, ils sont implacables. On a un déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros en 2027 et continuera à se creuser si l’on ne fait rien. J’entends des jeunes dire qu’ils n’auront pas de retraite. Mais, moi, je ne me résigne pas à ce qu’ils aient cette crainte. Je suis déterminée à sauver notre système par répartition. Pour cela, il faut bouger. On doit progressivement travailler plus longtemps. C’est aussi indispensable pour protéger le pouvoir d’achat des retraités.
Mais donc, 65 ans ou pas ? Tous les syndicats y sont opposés. Pourquoi entretenir le suspense ?
Pour nous, l’engagement porté dans la campagne, c’est 65 ans. Mais le dernier cycle des discussions, qui porte précisément sur cette question, mené par Olivier Dussopt avec les partenaires sociaux, commence seulement ! Le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031, c’est ce qui permet de ramener le système à l’équilibre dans les dix ans. Mais s’il y a un autre chemin proposé par les organisations syndicales et patronales qui permette d’atteindre le même résultat, on l’étudiera. On peut discuter. Ce qu’on exclut, en revanche, c’est de baisser le montant des retraites ou d’alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires. « Pour faire une réforme juste, notamment pour les femmes, nous avons décidé de ne pas augmenter l’âge d’annulation de la décote, qui restera à 67 ans. » Elisabeth Borne
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