#news #écriture #nouvelle #vacances #plage #vieux #jeunes #liberté #mywork #mytext #myphoto
Les vieux,
Aujourd’hui 5 septembre, ceci expliquant peut-être cela, j’ai eu une vision d’enfer sur la plage. Une brochette principalement de grands-mères, pas piquées des hannetons. Fauteuils pliants, parasols multicolores, maillots intégraux, bobs enfoncés jusqu’aux oreilles, jambes variqueuses, ventres en avant, bras flagadas, seins à la ceinture, visages ravagés et le tout à l’avenant. Je ne pensais pas que j’en étais à ce point de débandade !! Mais si, mais si, un brusque face à face avec le miroir est parfois nécessaire pour vous remettre sur les rails de la réalité. Sans les petits-enfants, qui sont rentrés à l’école, plus de seaux, de pelles, de cerfs-volants, de choco BN au goûter, de surveillance, d’invectives, de rappels à l’ordre. Les grands-mères libérées s’en donnent à cœur joie. Enfin tranquilles, elles peuvent jacasser à l’envi des derniers potins de la ville.
La mélancolie soudain m’étreint. La plage c’est encore un peu la jeunesse, l’absence de contrainte, l’insouciance, les copains, les copines, les premiers émois, les flirts, la liberté des corps et des esprits. Enfin c’est ma version des choses de la vie. Pourtant les vagues ne seront plus surfées, les paddles et planches à voile sont remisés, les maîtres-nageurs et les volleyeurs athlétiques et bronzés aussi. La jeunesse telle les oiseaux migrateurs s’est envolée. Les mouettes peuvent revenir sur leur territoire. Fermée la parenthèse. Finis les rêves de ciel toujours bleu, de sable toujours chaud, de temps suspendu, de farniente, d’oisiveté, de vacuité active…..C’est la fin des vacances. Heureusement pour les commerces de bouche nous sommes toujours fidèles au poste, avec un sacré bon coup de fourchette, le mantra des cinq fruits et légumes par jour ne nous concerne plus. Je ne peux m’empêcher de penser qu’il faudrait tout de même envisager rapidement une régénération de l’espèce. Heureusement il y a l’immigration pour apporter un sang neuf. Parce que la concentration excessive d’une même tranche d’âge « dans la dernière période de la vie normale », comme le dit si bien le Larousse, avec une possible consanguinité sous-jacente, c’est pas la joie ! Mireille MOUTTE