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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Trente-et-unième jour - le bal des serpillières

Donc, j'étais maintenant flanqué d'une vache bien en chair nommée Angela que, par camaraderie pour une grande puissance plutôt opposée aux délires guerriers de la Grande Puissance Nortuaire, je devais traiter le mieux du monde. En échange, elle me donnerait son amitié et du lait en abondance. Je trouvais l'accord correct. Et puis Angela avait les mêmes goûts que moi en matière de musique classique : elle aimait Debussy, Fauré, Stravinsky, Shostakovich e Schoenberg. Finalement c'était une compagne sympathique, et pas trop bavarde, ce qui me convient dans mes travaux (ma traduction de l'Énéide avance plutôt lentement, à chaque fois que je m'y remets, un nouvel événement survient).

C'est ainsi que, alors que nous étions en train de visionner La ligne générale d'Eisenstein et qu'Angela tremblait de bonheur devant le taureau Fomka, seigneur du kolhoze, une nouvelle tomba de la Terre : pour une raison inconnue, l'idée avait l'air de s'être répandue sur la planète que la Lune était le lieu idéal pour s'accorder. Il est vrai que l'ambiance ici est plutôt sereine car, entre camarades, nous pensons plutôt à l'intérêt général qu'à nous tirer dans les pattes, sport universel (et pas que dans les pattes) en cours sur la Terre.

En fait, la domesticité de la Grande Puissance Nortuaire, l'ectoplasme mineur satellite et son président en tête, cherchait un endroit tranquille et un peu hors de la vue des télescopes bigbrotheriens (par honte ?) pour s'accorder, se mettre d'accord quoi, voir comment, si c'était possible, envisager, rêver, délirer, avoir un éclat de rire nerveux, pisser dans son froc, bref voir comment faire pour ne pas finir par se prendre une formidable torgnole sur la tronche par l'ours fort et beau et costaud (voir Angela et Fomka) et son allié de plus en plus envahissant quoique pas du tout impérialiste (saisissez la nuance : envahissant sans être impérialiste) : LA CHIIIIIIIIIIIIIIIINE !

Et donc, les larbins de la Grande Puissance Nortuaire, qui passaient leur temps à se tirer dans les pattes (on l'a vu), devaient se mettent d'accord pour demander à l'ours de ne pas trop les... disputer ? gronder ? sermonner ? rouspéter ? morigéner ? (ici les expressions cinglantes et d'une insupportable brutalité ne manquent pas) du fait de leur veulerie infââââââââme à l'égard de la grande puissance nortuaire. Ils étaient tous d'accord pour le faire, mais ils ne semblaient pas tout à fait en phase sur la manière de de(qué)mander de ne pas être vitrifié sur place (car c'est ce qui va finir par arriver). Car on a son honneur, chez les lâches ! On a son honneur et on veut bien négocier au sommet, mais que ce soit surtout au sommet de la discrétion. Ça devait être pour ça qu'ils avaient eu l'idée de faire leur sommet ici, sur mon satellite chéri (sommet de quoi? des serpillières ?) Faudrait-il encore que j'offre des rafraîchissements ? Décidément, après tous ces événements, j'irai prendre des vacances bien méritées chez les camarades de la Commune Lunienne !

Ne pouvant pas refuser cette invasion diarrhéïque, Angela, ma pensionnaire laitière et moi-même nous nous mîmes à la fenêtre pour guetter le baquet.

Malheureusement, il n'y en avait pas qu'un ! C'était un véritable train !

Bon, la suite, à demain,

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Les épisodes précédents : Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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