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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Treizième jour – l'espion qui venait du surgelé

Donc, Carla avait décidé de creuser un tunnel pour que je puisse m'évader de la Lune et retourner sur la Terre. Pour ne pas exacerber plus encore son hyper-émotivité, et parce que j'étais fatigué de danser le tango, je l'encourageai dans ce sens. Il se mit alors immédiatement à creuser avec l'énergie du désespoir. Pendant ce temps, nous nous assîmes sur le banc, avec Ferdinando, pour réfléchir à la vente des avions, que je voulais voir disparaître au plus vite, parce que je suis non violent, antimilitariste et anti-cons et que cette amas de tôles anabolisées gâche le paysage et blesse mon sens esthétique. En plus, il y avait du fuel qui coulait des réservoirs et qui aurait pu polluer la nappe phréatique. Il fallait trouver un client au plus vite.

On n'attendit pas longtemps : d'abord il y eut la musique «Ainsi parlait Zarathoustra» de Richard Strauss et un imposant vaisseau extra-terrestre étendit lugubrement son ombre sur la Lune qui avait pour tout éclairage que le petit lampadaire Art Déco, comme une petite flamme pleine d'espoir, vivant symbole de la résistance des humbles contre les puissants.

Le vaisseau s'immobilisa, une porte s'ouvrit dans le ventre sombre et une échelle de corde se déroula. Bientôt, un petit être charmant en descendit et, ôtant son chapeau, nous adressa la parole. Las ! Les hauts-parleurs scotchés sur la carlingue du vaisseau faisaient un barouf d'enfer et on n'entendait rien du tout. Ça n'avait pas l'air de déranger notre hôte qui continuait à babiller comme si de rien n'était. C'est alors que Carla, qui avait entendu la musique, sortit de son tunnel avec sa pelle et la musique s'arrêta aussitôt. Comme il n'y avait plus de musique et qu'il était dans le noir le plus complet à cause du noir vaisseau, il replongea dans le tunnel, et la musique recommença de plus belle. Alors il ressortit, et la musique s'arrêta à nouveau. Il entra et ressortit et re-rentra et re-ressorti et à chaque fois, la musique s'arrêtait et recommençait. La dixième fois, je me jetai sur lui pour qu'il reste à la surface et qu'on puisse entendre le discours du monsieur aliène. Mais celui-ci continuait sans pause, et n'avait pas l'air de prendre en compte qu'il avait des interlocuteurs. Comme je l'écoutais poliment, mon regard errait le long du vaisseau spatial et je crus apercevoir quelque chose qui y était attaché, comme avec une ficelle, et qui flottait dans l'air spatial. En fait, la chose flottait de moins en moins, et grâce à l'attraction de la Lune, descendait doucement vers nous.

Et à mon grand effroi, je reconnus la limace ! La limace était de retour ! Elle tomba mollement dans un bruit mou et l'extra-terrestre parut un peu contrarié (même les aliènes peuvent pas le blairer, le Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence ! Même les aliènes!)
La limace se débarrassa de la ficelle qui le maintenait prisonnier, nettoya les moustiques écrasés des verres de ses lunettes d'aviateur, et nous expliqua qu'il avait réussi à vendre un abonnement de son Nouvel Hebdomadaire de Référence à chacun des 387.953.078.985.276.845.401 habitants de la planète d'où venait ce gentleman aliène. Seulement voilà : cet extra-terrestre voulait les 387.953.078.985.276.845.401 exemplaires MAINTENANT, ce qui était bien évidemment impossible, surtout avec les syndicats de la presse qui feraient tout pour le contrarier. Carla ébaucha un sourire mauvais, Ferdinando sourit de toutes ses dents merveilleusement entretenues gratuitement par le meilleur système de santé public du monde, je souris... et l'aliène sourit aussi ! Un aliène syndicaliste ! Merveille ! Un aliène syndicaliste !

C'est la lutte fina.. !

Bon, la suite, à demain,

PS : le titre du terrible épisode d'aujourd'hui est un hommage à Mario Bava, dont le film L'espion qui venait du surgelé, avec Vincent Price, est une grande source d'inspiration psychédélique. Cet espion n'est pas encore apparu, ce qui permettra de réutiliser ce titre une autre fois, car tout chroniqueur sait que l'art du titre est difficile...

PS2 : peut-être que le futur élucidera le mystère de Carla et de la musique... (car il semble y avoir une réelle incompatibilité entre les deux)

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Les épisodes précédents : Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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