Grâce à la terre crue, ces femmes se réapproprient la construction.

Dans le sud de la France, des femmes travaillent sur des chantiers avec de la terre crue.
Il n’y a pas de chiffres précis, mais des indices concordants. D’après les témoignages recueillis, la proportion de femmes dans les formations dédiées à la terre crue a fortement augmenté depuis cinq ans, pour atteindre 50 % voire plus.

« Un mur qui a 300 ans, qui tombe, on le remouille et on le remet en œuvre, explique Marine, ancienne architecte. Du mur porteur à l’enduit de finition, la terre crue peut être utilisée à toutes les étapes de la construction ». Pas cuite, la terre est aussi un matériau qui mobilise peu d’énergie, contrairement au béton ou à la chaux.

Des gestes qui s’inscrivent dans une histoire, selon la pionnière de la terre crue en France, Sylvie Wheeler. Elle la pratique depuis une trentaine d’années. Ce matériau présent sur tous les continents a toujours été pratiqué par des femmes, rappelle-t-elle.
« Avant pour construire en terre, ou en pierre, on réunissait toute la famille. Hommes femmes, enfants, tout le monde avait sa place. En Afrique, en Inde et en Amérique latine ce sont les femmes qui entretiennent les enduits terre des façades. Le ciment a supprimé les apports familiaux dans la construction, enlevé la possibilité d’intégrer les femmes. »

#société #travail #bâtiment #habitat #femmes #féminisme #terre #alternatives #écologie

9