Les «viandes végétales» sont le meilleur investissement pour l’avenir du climat

Extraits :

Chaque euro investi dans ces produits aurait trois fois plus d’impact que s’il était placé dans l’amélioration énergétique des bâtiments et onze fois plus que dans la fabrication de voitures électriques.

Un tel volume de protéines alternatives réduirait les émissions de gaz à effet de serre d’un montant presque équivalent à l’empreinte climatique mondiale de l’aviation.

En Suisse, le centre d’études sur les questions de politique économique et sociale Gottlieb Duttweiler a synthétisé en avril les idées d’une dizaine de think tanks : «La viande issue de la production conventionnelle sera un jour pour nos petits-enfants ce que la cassette audio est pour nous aujourd’hui : une relique du passé.» Cette conjecture rejoint les perspectives économiques du cabinet de conseil AT Kearney, prédisant que d’ici à 2050 la plupart de la viande consommée dans le monde ne viendra plus d’animaux abattus. Sans aller aussi loin, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) estime que «le plus grand potentiel par transition viendrait du passage à des régimes tournés vers les protéines végétales».

Une récente étude, menée par des chercheurs des universités d’Oxford et Johns-Hopkins, montre que les viandes de poulet et de bœuf sont en moyenne deux fois et dix fois plus émettrices de gaz à effet de serre que leurs substituts végétaux. Le tofu, alternative à la viande plus que millénaire, est même 25 fois moins émetteur que le bœuf. La production de produits d’origine animale utilise 77% des terres agricoles et provoque 57% des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture alors qu’elle ne fournit que 18% des calories et 37% des protéines. Remplacer ces produits par des végétaux permet non seulement de réduire les gaz à effet de serre émis par les élevages, mais aussi de «couper les intermédiaires» jusqu’à nos assiettes. Les élevages de poulets et de cochons consomment environ quatre fois plus de protéines comestibles qu’ils n’en produisent. En outre, restreindre les besoins en fourrages et pâturages ferait place à la repousse de forêts, source de matériaux renouvelables et puits de carbone importants.

Ainsi, une étude internationale estime que dans un scénario hypothétique où 5% du bœuf allemand serait remplacé par des alternatives à base de pois, les émissions totales de ce pays baisseraient de 1%. Cette opportunité de stockage du carbone, très rarement incluse dans les études sur l’impact climatique des aliments, accentue encore la supériorité des protéines alternatives sur le plan environnemental. Celles-ci ont par ailleurs d’autres avantages majeurs sur leurs contreparties animales : la préservation des ressources en eau douce, une moindre pollution de l’air et des nappes phréatiques, une réduction des risques sanitaires (zoonoses, antibiorésistance), une baisse de tension sur les produits céréaliers lors de crises et la possibilité de désintensifier les productions animales, génératrices de souffrances.

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/les-viandes-vegetales-sont-le-meilleur-investissement-pour-lavenir-du-climat-20220716_CKPAFM3WMNHT5B7W4EN2Q4FBRE/

https://onav.fr/lopportunite-climatique-inexploitee-des-proteines-vegetales-decryptage-du-rapport-du-bcg/

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