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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquantième jour – le retour de manivelle

Comme vous vous en souvenez, tout nus lecteurs (pour ceux qui sont à la plage), hier Ma Tante, et Carla, et Ferdinando me regardaient fixement pendant que Carla Bis, ou Carla l'Ancien (comme on dit Pline l'Ancien, ou Théodose l'Ancien, ou Tarquin l'Ancien, ou Ginette l'Ancienne) cherchait vainement son portefeuille pour payer son gage et replacer la Terre dans sa panoplie de farces et attrapes.

Je suis sûr que vous avez cru que j'avais chouravé son larfeuille !

Et bien non ! Non que je n'en aurais pas été capable, car pour sauver la Terre, même si j'en ai été honteusement expulsé par le premier baquet en partance, je crois que je suis prêt à tout, même à voler son portefeuille à un milliongénaire attrapofarciste (car c'est le nom de sa respectable profession dans la nomenclature professionnelle de la galaxie).

En fait, mes camarades regardaient fixement quelqu'un qui était apparu derrière moi. Et quand je me retournai, je reconnus le Président casqué de l'ectoplasme mineur satellite (1), accompagné de l'innéfable limace ! La limace ! Qui était allé jusqu'à m'envoyer un exemplaire promotionnel de son torchon le Nouvel Hebdomadaire de Référence ! Et il avait le culot de revenir sur la Lune !

Le président de l'ectoplasme mineur satellite était franchement moins flambard que la dernière fois qu'on l'avait vu (voir Le bal des Serpillères). Il avait beau, avec ses congénères irresponsables et boute-feux, faire semblant de croire que tout allait bien dans les nombreux pays qu'ils arrosaient d'armes, de bombes, de propagande, qu'ils révolucolorisaient et quasi-vitrifiaient pour leur bien, toutes ses activités hautement lucratives pour le un pour cent étaient en train de leur retomber sur la tronche d'une manière qu'ils n'avaient pas du tout prévue.

Car à force de provoquer l'ours (fort beau et puissant) d'à côté (et sa pote la CHIIIIIIIIINE), celui-ci commençait à appliquer des mesures de rétorsion qui faisaient très très mal. Et c'était pour ça qu'il était là.

Le président de l'ectoplasme mineur satellite se souvenait que Ferdinando lui avait sauvé la mise en réussissant à vendre les avions dont lui-même avait raté la vente à la Grande Ecole de Samba Potentielle (voir Un troc en échange de la paix), et il voulait savoir si, par hasard, nous n'aurions pas d'autres acquéreurs aliènes pour d'autres produits qui, sanctions obligent, il n'arrivait plus à vendre.

Déjà, il avait été obligé de faire un gros détour pour venir sur la Lune, et il était presque tombé en panne ! Il avait dû acheter de l'essence à un prix exorbitant à une nationnette qu'il avait toujours ignorée et qui l'avait fait poireauter des heures pendant qu'il servait une île polynésienne dont le parc automobile devait se limiter à trois voitures et un tracteur !

Le président de l'ectoplasme mineur satellite avait aussi appris, par la limace (c'est épouvantable, comment la limace avait-elle pu savoir ça ?) l'existence du Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité.

Est-ce que ce ne serait pas possible, par exemple, si on ne trouvait pas d'acheteur, de mettre au clou quelques frégates toutes neuves (ou quelques sous-marins...) (2) pour en tirer quelques piécettes et empêcher le pire pour l'économie de son pays ? (je sus plus tard qu'il n'avait pas dit un mot de ceci aux autres lavettes du personnel de maison de la Grande Puissance Nortuaire, et en particulier à l'ex de l'ours (celle qui pleurait en voyant la photo de Fomka voir Le retour de Fomka) ; comme on le voit, cette communauté est très solidaire).

Il y avait même son scooter qu'il pouvait laisser en gage, il venait de faire la révision, et même son casque, il venait de se laver les cheveux.

Mais Yvonne Ma Tante était formel : il ne prenait rien en gage de ce qui venait de la Terre, c'est un principe auquel il ne dérogerait jamais ! De toute façon, on savait dans la galaxie que la Terre ne valait pas mieux qu'une crotte de lapin (elles sont rondes, les crottes de lapin), ça n'était pas pour rien qu'elle faisait partie de la panoplie de farces et attrapes de Carla Bis !

J'ai beau ne pas aimer le président de l'ectoplasme mineur satellite dont l'ennemi c'est la finance, il faisait vraiment peine à voir. On lui donna une petite aumône et un sandwiche aux rillettes et Carla (le jeune) lui acheta son scooter contre un exemplaire de Oui Oui veut faire fortune, puis on le renvoya vers la Terre par le premier baquet qui passait.

Seulement la Limace ne voulut pas partir avec le looser : il avait l'intention d'interviewer Carla l'Ancien (ou Bis, comme vous voulez) sur son métier fascinant d'attrapo-farciste.

Qui sait si Carla Bis l'emmenait avec lui dans ses tournées ? La limace ne ferait-il pas un excellent punching-ball ?

Bon, la suite, à demain,

(1) Comme vous le savez maintenant, érudits lecteurs, ce journal a été rédigé il y a quelques années, alors qu'un dirigeable insignifiant à scooter et à amante furibonde (et qui avait la finance pour ennemi) dirigeablait (faire semblant de diriger) l'ectoplasme mineur satellite.

(2) C'est drôle comme l'histoire se répète : une fois ce sont des frégates, une autre fois des sous-marins...

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Les épisodes précédents : Quarante-neuvième jour – Le taulier ! Quarante-huitième jour – Merci qui ? Merci qui ? Quarante-septième jour – L’artichaut légal Quarante-sixième jour – Opération maquillage ? Quarante-cinquième jour - La Terre au clou ! Quarante-quatrième jour – L’entourloupe planétaire Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour Quarante-deuxième jour – le Depardieu d’Alpha du Centaure Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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