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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Cinquante-quatrième jour – un furtif du tonnerre !
C'est épouvantable ! Depuis deux jours, on ne peut plus dormir ! La Lune, symbole de la tranquillité par excellence (avec la Mer du même nom par exemple) est devenue la banlieue future de Notre-Dame des Landes !
Et tout ça à cause de l'aliène Blingue-Blingue ! Je savais bien qu'il nous réserverait des embrouilles un jour, mais je ne pensais pas que ce serait si rapide.
Voilà ce qui s'est passé :
comme vous vous en souvenez, parfumé lecteur, après l'épisode de l'arrivée sur la Lune de Carla l'ancien, propriétaire de la Terre et la polémique avec Blingue-Blingue (voir L’artichaut légal), celui-ci avait décidé de créer un cabinet juridique et, en conséquence, était parti cultiver un champ d'artichauts dans le fond de la serre. Sa récolte récoltée (le climat de la Lune convient aux artichauts), il avait tout balancé dans le baquet de Ferdinando (vous vous souvenez que notre merveilleux camarade agent de la Petite île Formidable des Caraïbes pratique l'honorable métier de jardinier free-lance en couverture, et qu'une cargaison d'artichauts dans son baquet paraîtrait, par conséquent, très normale). Blingue-Blingue avait donc emprunté son baquet à Ferdinando et, dans une confusion propre à cet inénarrable aliène, s'était lui-même déguisé en taupe. Et il avait foncé vers la Terre pour trouver des clients.
Et bien, figurez-vous que, aussi surprenant que cela paraisse, IL EN AVAIT TROUVÉ UN, ET DE TAILLE !
LA GRANDE PUISSANCE NORTUAIRE, ELLE-MÊME !
Séduite par son bagout (il vendrait n'importe quoi, Blingue-Blingue, il serait même capable de se faire réélire sur un astéroïde mineur, l'ectoplasme mineur satellite, peuplé de pêcheurs à la ligne (et assumés, comme moi - note du jardinier bineur de fraisiers) qu'il aurait déjà entourloupés une fois), la Grande Puissance Nortuaire avait confié au fumeux aliène le développement d'un avion du feu de dieu mais un peu trop bruyant, en le chargeant de trouver des mécaniciens, aliènes si besoin est, pour lui donner enfin sa furtivité (qu'on attendait toujours, comme l'arlésienne, Godot, ou un peuple capable de tout révolutionner - d'où la pêche à la ligne - et remettre la Terre sur des rails raisonnables) promise dans l'artichaut signé par les parties.
Blingue-Blingue leur avait soutiré une somme astronomique (mais c'est normal, pour un aliène), ce dont ils ont l'habitude, puisque c'est une tradition, chez eux, de tout surfacturer, en particulier ce qui est lié à l'armement, comme les cuvettes de chiottes des porte-avions, mais ça doit être pour pouvoir supporter les bombardements.
L'aliène roublard leur avait dit qu'il connaissait un garage très bien sur la Lune, qui pourrait faire ces réparations. Il leur avait montré une photo de mon pavillon de banlieue lunaire avec la porte du garage ouverte, sur laquelle il avait fait un photomontage, en rajoutant un grand panneau:
GARAGE DE LA TRANQUILLITÉ, VIDANGE, GRAISSAGE, TRAVAIL SOIGNÉ
C'était sûrement le nom qui avait dû les persuader, épuisés qu'ils étaient par le bruit et les oreilles en feu à force de mettre des bouchons (outre leur habitude d'écouter aux portes – voir Mais faites-la taire!). De mon côté, ça ne me gênait pas qu'il utilise le garage, parce que je mets en général ma bicyclette devant la porte (il n'y a pas de voleur sur la Lune, et il pleut rarement).
Mais le voisinage était devenu l'ENFER SUR LUNE car Blingue-Blingue faisait voler l'avion deci-delà, pour justifier ses honoraires, sachant bien que les télescopes bigbrotheriens de la Grande Puissance Nortuaire le surveillaient jour et nuit.
Et puis un jour, alors que je faisais visiter mon domaine à un essaim de charmantes petites abeilles aliènes intéressées par l'achat de la Terre (je continue à vouloir assouvir ma terrible vengeance – voir Une idée formidable!) et que je demandai à Blingue-Blingue de déplacer son tas de ferrailles, nous vîmes avec stupéfaction l'essaim aliène soulever délicatement le JSF (le Jobardier Super Foireux, comme dit Carla le jeune) et le déplacer dix mètres plus loin. Sans aucun bruit, évidemment.
LA SOLUTION ÉTAIT LÀ!
Il eut suffit que ces élégantes abeilles portassent sans bruit cet infâme amas de tôles anabolisé pour régler le problème! On était sauvé !
Blingue-Blingue proposa alors à cette voletante compagnie de signer un artichaut de prestation de services de transport, et de repartir avec l'avion vers la Terre.
Mais c'est affreux comme les choses sont compliquées : les abeilles aliènes, qui avaient déplacé l'avion sans y penser, avaient détesté son odeur de kerozene, au point qu'elles avaient toutes vomi dans un dé à coudre qui traînait par là (il faudra penser à le nettoyer avant que quelqu'un n'ait besoin de faire de la couture).
Jamais elles ne soulèveraient à nouveau ce truc immonde, ajoutèrent-elles, à moins que...
... à moins que ????
À MOINS QU'ON L'ENDUISE DE CHOCOLAT, POUR COUVRIR L'ODEUR! (elles sont gourmandes, les coquines...)
Mais rien ne saurait arrêter Blingue-Blingue. Du chocolat ? « rien de plus simple! » assura-t-il en esquissant un sourire. Et il sauta à nouveau dans le baquet de Ferdinando et plongea vers la Terre en chantant...
Bon, la suite, à demain,
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Les épisodes précédents : Cinquante-troisième jour – spectacle garanti ! Cinquante-deuxième jour – l’infinie patience du mollusque Cinquante-et-unième jour KdKLQS ! KdKLQS ! KdKLQS ! Cinquantième jour – le retour de manivelle Quarante-neuvième jour – Le taulier ! Quarante-huitième jour – Merci qui ? Merci qui ? Quarante-septième jour – L’artichaut légal Quarante-sixième jour – Opération maquillage ? Quarante-cinquième jour - La Terre au clou ! Quarante-quatrième jour – L’entourloupe planétaire Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour Quarante-deuxième jour – le Depardieu d’Alpha du Centaure Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune