#borisvian

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Anecdotique : la dernière parole prononcée par Boris Vian, qui meurt le 23 juin 1959 en assistant aux premières minutes d'une projection privée du film « J'irai cracher sur vos tombes » (inspiré de sa pièce de théâtre et de son roman), est la suivante : « Ces gars-là sont américains comme mon cul ! » La production et le réalisateur lui avaient auparavant causé bien du souci, avaient fini par délaisser son scénario, et le tout s'était terminé au tribunal après la mort de l'auteur.

#BorisVian #cinéma #anecdotique

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Anecdotique : Boris Vian, pour se gausser des poursuites intentées par Daniel Parker, dirigeant du Cartel d'action sociale et morale, à l'encontre de la publication en 1946 (et surtout de sa réédition de 1947) du roman « J'irai cracher sur vos tombes », nommera le héros de l'excellent « Les morts ont tous la même peau », son deuxième roman écrit sous le pseudo de Vernon Sullivan, Dan Parker.

#BorisVian #littérature #anecdotique

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Boris Vian - Le déserteur (1954)

(Frz. Text: Boris Vian, Dt. Text: Gerd Semmer)

Le déserteur

Monsieur le Président

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps

Je viens de recevoir

Mes papiers militaires

Pour partir à la guerre

Avant mercredi soir

Monsieur le Président

Je ne veux pas la faire

Je ne suis pas sur terre

Pour tuer des pauvres gens

C'est pas pour vous fâcher

Il faut que je vous dise

Ma décision est prise

Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né

J'ai vu mourir mon père

J'ai vu partir mes frères

Et pleurer mes enfants

Ma mère a tant souffert

Elle est dedans sa tombe

Et se moque des bombes

Et se moque des vers

Quand j'étais prisonnier

On m'a volé ma femme

On m'a volé mon âme

Et tout mon cher passé

Demain de bon matin

Je fermerai ma porte

Au nez des années mortes

J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie

Sur les routes de France

De Bretagne en Provence

Et je dirai aux gens

Refusez d'obéir

Refusez de la faire

N'allez pas à la guerre

Refusez de partir

S'il faut donner son sang

Allez donner le vôtre

Vous êtes bon apôtre

Monsieur le Président

Si vous me poursuivez

Prévenez vos gendarmes

Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer

Der Deserteur

Ihr sogenannten Herrn, ich schreibe euch ein Schreiben,

lest oder lasst es bleiben und habt mich alle gern.

Ich kriege da, gebt acht, die Militärpapiere,

dass ich in´n Krieg marschiere und zwar vor Mittwochnacht.

Ich sag euch ohne Trug: ich finde euch so öde,

der Krieg ist völlig blöde, die Welt hat jetzt genug.

Ihr sogenannten Herrn, ich sage euch ganz offen,

die Wahl ist schon getroffen: Ich werde desertiern!

Seit ich auf Erden bin, sah ich viel Väter sterben,

sah Brüder viel verderben, sah weinen manch ein Kind;

sah Mütter voller Gram, sie konnten nicht vergessen;

sah andre vollgefressen, wohlauf trotz Blut und Schlamm.

Sah der Gefangnen Leid: ums Leben nur belogen,

um ihre Fraun betrogen und ihre gute Zeit.

Früh wenn die Hähne krähn, dann schließ ich meine Türen,

will tote Jahre spüren und auf die Straße gehen.

Dann geht es drauf und dran auf Welle, Wind und Wegen

der neuen Welt entgegen, ich rufe jedermann:

Lebt euer Leben aus, ringt Furcht und Elend nieder,

schießt nicht auf eure Brüder in dieser Erde Haus.

Ihr sogenannten Herrn, müsst ihr denn Blut vergießen,

so laßt das eure fließen, ihr predigt das so gern.

Sagt Eurer Polizei, sie würde mich schon schaffen,

denn ich bin ohne Waffen, zu schießen steht ihr frei.

https://www.youtube.com/watch?v=H9md1ScwcI4
#BorisVian #GerdSemmer #DanBigras #peace #love #NoWar #NoHate