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Gazette n°117
vendredi 27 novembre 2020
ORDINAIRE
Vous connaissez peut-être “Les histoires extraordinaires” d’Edgar Allan-Poe... mais pourquoi cette fascination pour les choses qui sont bizarres, alors que l’on oublie l’ordinaire ?
Après m’être levé nonchalamment de mon lit douillet, j’avais pris mon café, tranquille et confortablement installé sur ma terrasse, fumant avec délectation mon premier cigare de la journée.
“Tiens ? Il fait beau !” m’étais-je dit après avoir vu ce merveilleux soleil apparaissant à l’horizon.
Je m’étais assis et je lisais le Canard enchaîné de cette semaine-là afin de me tenir au courant des affaires en cours.
« Y sont cons ! » avais-je commenté à voix basse l’édito d’Erik Emptaz(1).
Je refermais l’hebdomadaire.
J’avais fini mon petit déjeuner, je me suis levé lentement... “puté, c’qui fait froid” m’étais-je aperçu. “Remarque, en cette saison...” avais-je nuancé ensuite.
Je me suis installé à mon bureau, j’ai allumé l’ordinateur. J’ai lu mes courriels. J’ai regardé s’il y avait des réactions à mes posts sur facebook... pas grand-chose comme d’habitude.
“Bon, je vais écrire un peu” essayais-je de m’encourager...
Je tapotais sur mon clavier le début d’une Gazette :
“Vous connaissez peut-être “Les histoires extraordinaires” d’Edgar Allan-Poe... mais pourquoi cette fascination pour les choses qui sont bizarres, alors que [...]”

(1) “Complètement complotistes”, Canard enchaîné n°5219 du 18 novembre 2020.

Épinac, le 27 novembre 2020

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En relation avec “Gazette” n°117, vous pouvez lire un extrait de “Histoires hypraordinaires” de Patrick Boutin (Denis éditions, novembre 2020).
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Gazette n°116
mercredi 25 novembre 2020
UNE ADAPTATION
Parmi les livres pour enfants, certains sont tirés d’œuvres majeures de la littérature, dont le célèbre “Voyages de Gulliver”(1) qui a été transcrit pour un très jeune public par Eudoxie Dupuis, malheureusement fort peu connu(2).
— J’aimerais écrire un livre pour enfants, dis-je l’autre jour à mon doudou.
— Ah oui, c’est une bonne idée ça, surtout en période de fêtes, je suis sûr que ça plairait. Mais quelle histoire ?
Je le regarde attentivement, le cerveau en ébullition.
“Quelle histoire ?”... la question tournait dans ma tête comme un manège lancinant.
— J’aimerais reprendre un classique et l’adapter pour les mômes.
— Bonne idée... mais quel titre ?
Je le regarde intensément, le cerveau en train de bouillir.
“Quel titre ?”... la question tournait dans ma tête comme un petit train électrique.
— Pourquoi pas “La philosophie dans le boudoir” ? eurêkai-je.
— ??? le livre de Sade ???
Mon doux compagnon avait le visage de celui à qui on apprend qu’on veut changer de sexe.
— Ben pourquoi pas ? Ce serait amusant non ?
Reprenant des couleurs et sa respiration, il me regarda comme l’on fait pour un enfant à qui on veut apprendre quelque chose de grave.
— Mon p’tit chéri, je ne pense pas que les parents apprécieraient d’offrir un tel ouvrage à leur rejeton.
— Tu crois ? fis-je incrédule et un tantinet déçu.
— Je crois, confirma-t-il en baissant la tête comme quelqu’un de très las.
— Et si je n’y mets pas les illustrations de Jean-Luc Chavanat(3) ?
Christian relève la tête et me regarde comme le ferait quelqu’un à qui l’on chante la Marseillaise en javanais.
— Admettons, mais un livre pour enfants sans illustrations, c’est comme une drag-queen sans maquillage.
Cette fois c’est moi qui regarde mon Cricri d’amour comme un oiseau plongé dans une cuve à mazout.
Jusqu’à ce que je comprenne l’allusion.
— T’as raison... bon... c’est pas une bonne idée.
Je réfléchis un brin supplémentaire.
[ampoule de 2000 watts qui s’allume dans ma tête]
— Et si j’écrivais une histoire pour enfants, genre de “Massacre à la tronçonneuse” ?

(1) “Les voyages de Gulliver” de Jonathan Swift, illustré par Albert Robida et Jean- Jacques Grandville (202 pages, 18 euros, Denis éditions éd., Épinac 2015).
(2) “Les extraordinaires voyages de Gulliver” d’Eudoxie Dupuis, illustré par Jean Geoffroy (56 pages, 10 euros, Denis éditions éd., Épinac 2015).
(3) Jean-Luc Chavanat a illustré avec talent l’édition de “La philosophie dans le boudoir” édité par Denis éditions (140 pages, 20 euros).

Épinac, le 25 novembre 2020

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En relation avec “Gazette” n°116, vous pouvez lire un extrait de “Les extraordinaires voyages de Gulliver” d’Eudoxie Dupuis (Denis éditions, décembre 2015).
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Gazette n°115 - lundi 23 novembre 2020
C’EST QUAND MÊME BIZARRE
Les photographies de Wilhelm von Gloeden sont connues des amateurs, et font l’objet d’un ouvrage paru chez Denis éditions(1), mais qui sont ces jeunes gens qui ont été photographiés par monsieur le baron ?
L’autre jour, je prenais une pause bien méritée, et je naviguais sur le net en essayant de voir quelques images “pieuses” d’hommes dans leur plus simple appareil, quand je suis tombé sur cette page de Google :

(voir l’illustration ici :)
http://www.denis-editions.com/gazette/gazette-20201123-115-photo1.jpg

C’était moi !... vers la fin du XIXe siècle.
Comment cela se pouvait-il ?
M’aurait-on caché ma véritable date de naissance ? Qui étais-je ? Dans quel état j’erre ? Est-ce que j’avais été payé pour cette photo(2) ?

(voir l’illustration ici :)
http://www.denis-editions.com/gazette/gazette-20201123-115-photo2.jpg
(source : www.tagada-tsoin.com)(3)

J’ai donc téléphoné à un détective privé afin de faire les recherches qu’il convenait de faire :
— Allo ? Marcel Sherlock, Agency of the Very Intelligence ?
— Yes mister, what do you want ?
La suite est en traduction simultanée(4) :
— Je voudrais que vous enquêtiez sur ma vie.
— Quoi fait vous dites ?
Soit il était sourd, soit je parlais un mauvais anglais... je répétais donc :
— Je voudrais que vous enquêtiez sur ma vie.
Je ne sais pas pourquoi, mais il y eut un problème de téléphone, et je n’entendis plus rien pendant deux heures. Christian, mon doux compagnon m’a dit que c’était parce que Marcel Sherlock avait mis fin à la conversation. C’est donc pour ça que je n’entendais plus rien ?
J’ai dû me rabattre sur quelqu’un de plus sérieux. J’ai trouvé la perle rare en la personne de Monsieur Philibert-Antoine Gradouble, grand marabout(5).
Après une participation aux frais (je tais la somme tellement c’est dérisoire), le marabout m’a prodigué ses conseils :
— Monsieur Denis, je peux vous assurer que vous retrouverez l’être aimé sous 48 heures chrono, pas de problème... Vous avez besoin d’une optimisation fiscale ?
Il était vraiment fortiche ! Enfin j’allais “retrouver l’être aimé”. Et ça s’est produit, pas plus tard qu’au déjeuner, quand mon chouchou est descendu pour manger... il est vraiment formidable ce grand marabout ! Pour l’optimisation fiscale, je lui ai dit :
— Vous savez, je ne paye pas d’impôt.
Il a été très intéressé, jusqu’au moment où je lui ai dit ce que je gagnais par mois... et là, pareil que Marcel Sherlock... je n’entendais plus rien au téléphone. J’ai un peu attendu quand même, on sait jamais. Je crois que c’est Christian qui a raison : il a dû couper. C’est quand même étonnant.
J’en étais là de mes recherches, quand j’ai pensé aux mormons ! Et surtout à leur base de données généalogiques.
J’ai donc vérifié, et j’ai été très déçu par la réponse. J’étais toujours né à la même date, le 23 juillet 1963(6).
— Et si c’était un complot des aliens de Bételgeuse pour me spolier de ma véritable identité ? j’ai demandé à mon doudou.
Il m’a regardé bizarrement.
— Bon bon, d’accord, je vois pas pourquoi ils s’intéresseraient à moi. Mais alors ?
— Tu sais que si c’était vraiment toi sur la photo, tu devrais avoir à peu près cent cinquante ans.
J’ai regardé mon chéri en réfléchissant très fort à ce qu’il venait de me dire.
— Tu crois vraiment ?
— Évidemment, fit-il en me bisoutant affectueusement, mais j’aime bien les vieux quand même.
C’était super gentil de ne pas me tenir rigueur de mon âge.
— Bah, alors ça doit être quelqu’un qui me ressemble, ai-je conclu, mais c’est quand même bizarre.

1- “Wilhelm von Gloeden, agrémenté de poésies homo-érotiques d’Énis” (134 pages, 20,00 euros, Denis éditions, Épinac 2018).
2- La question reste en effet toujours utile. Ce n’est pas parce qu’on montre son anatomie qu’on doit l’avoir dans le cul ! NdA
3- Ce site est aujourd’hui inaccessible, on est en droit de se demander pourquoi ? NdE
4- Une première dans l’histoire de l’édition ! NdE
5- Marabout puissant, vaudou puissant, marabout africain, guérisseur vaudou, retour de l'être aimé en 48h, recherche de paternité et de maternité, optimisation fiscale, compara- teur de prix, remplace efficacement GPS et caméra de surveillance grâce à son troisième œil. Consultation sur rendez-vous au 01 42 92 81 00 (se munir de la Carte Bleue).
6- Les vœux de “Bon anniversaire” en liquide sont à déposer chez Maître Hounepas, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Merci d’avance.

Épinac, le 23 novembre 2020

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En relation avec “Gazette” n°115, vous pouvez lire un extrait de “Wilhelm von Gloeden agrémenté de poèmes homo-érotiques” d’Énis (Denis éditions, octobre 2018).
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Gazette n°114 vendredi 20 novembre 2020
PAS DE GAZETTE !
Les groupes d’écritures fleurissent ici et là, et c’est une bonne chose. C’est même souvent amusant de partager son écriture avec d’autres.
Cependant, quelquefois, la quatrième dimension n’est pas loin... la preuve :
Je m’étais mis à l’écriture de cette Gazette de bon matin. Le temps était beau, et dans l’ensemble ça allait comme sur des roulettes...
Quand.
Quelqu’un poussa la porte de la boutique. Je n’en crus pas mes yeux : j’étais en face de... moi-même ! Un autre... moi.
— Euuuh, c’est une blague ? me dis-je.
— Ben non, je viens participer à mon écriture de cette Gazette, c’te bonne blague ! me répondis-je.
J’étais scié de mon attitude désinvolte à mon égard, mais ça commençait à m’amuser cette drôle de situation.
Je m’invitais à m’asseoir.
Je m’assis donc à côté de moi.
— Alors ?
— Alors quoi ?
— Quelle est ton idée pour cette Gazette ?
C’est à cet instant que la porte de ma librairie s’est ouverte de nouveau, laissant apparaître... un troisième moi-même !
— C’est ici pour le groupe d’écriture ?
— ???, fis-je
— ???, étais-je étonné.
Je me suis approché de mes moi-même, j’ai pris une chaise et je me suis assis.
— Alors ? J’en suis où ?
— J’ai pas encore commencé, précisais-je.
— Je bloque un peu, j’ai bien une idée, mais j’ai peur que je ne la trouve pas à mon goût.
— Eh bien je vais voir ça, commentais-je.
Je tous les trois, je me suis mis à penser.
C’est quand le quatrième de moi est entré que je tous les trois me suis dit que cette Gazette allait être compliqué à écrire. Et c’est pas parce que “plus on est de moi, plus on rigole”, mais là...
— J’en suis où ?
— Toujours au même point, je sais pas ce que je vais écrire.
— C’est toujours comme ça avec moi, je ne pense qu’à moi, et je m’oublie.
On était je tous les quatre devant l’écran et le clavier... rien ne sortait.
— Bon alors qu’est-ce que je fais tous les quatre ?
Finalement, je tous n’ai pas écrit de Gazette, je me suis fait une bonne bouffe ensemble, même si j’étais un peu seul.
Si bien qu’aujourd’hui... pas de Gazette !

Épinac, le 20 novembre 2020

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Gazette n°113
mercredi 18 novembre 2020
LE MÉNAGE
“...Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous !
La tourniquette à faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures et le coupe-friture...”
Je repensais à cette chanson de Boris Vian, “La complainte du progrès” après la visite lundi dernier, d’un personnage assez étrange.
J’étais en train de faire un brin de ménage. Ce n’est pas mon fort, mais quelquefois il faut bien s’en occuper.
Il a toqué à la porte de ma librairie fermée pour cause de pandémie. Il avait un masque sur le visage... j’ai pris le mien, et j’ai ouvert la porte.
— Bonjour cher monsieur, je m’appelle Henri-Marcel de Polisson-Marie, m’a-t-il dit avant même que je ne puisse moi-même le “bonjourer”.
J’allais lui serrer la main, mais mon ange gardien m’a rappelé à l’ordre “Tsss Tsss, pas de serrage de louche, Denis !”
Nous nous sommes touché les coudes en souriant des yeux.
— Bienvenue ! l’ai-je donc accueilli.
— Je vois que vous êtes en plein ménage, et justement, je peux vous aider.
— C’est très gentil, ai-je dit, mais vous savez, je peux le faire tout seul.
Ça a eu l’air de l’amuser.
— Non non, ce n’est pas ça, mais voilà, je suis inventeur et je peux vous proposer quelque chose qui va faciliter votre travail.
Moi, dès qu’il s’agit de ne pas me fatiguer avec cette corvée... tout m’intéresse !
— Il s’agit de ? demandais-je en le faisant entrer très civilement.
C’est là qu’il me présenta une sorte de boîte en fer.
— Philibert ! fit-il en écartant les bras comme on accueille le vainqueur du tour de France.
Je ne comprenais rien. Et mon regard allait d’Henri-Marcel à Philibert et de Philibert à Henri-Marcel.
— Philibert ?
Il me regarda droit dans les yeux, heureux d’avoir fait son petit effet.
— Oui, ça n’a pas l’air comme ça, mais cette petite boîte en fer est au sommet de la technologie de pointe. Je l’appelle Philibert, mais en fait c’est un Ouvrier Virtuel d’Usage Libre.
Un “OVUL” ? Là, j’ai froncé les sourcils, j’avais vraiment l’impression qu’il me prenait pour une quiche.
— Mmmmh ? grommelai-je.
— Voulez-vous que je vous en fasse la preuve ?
— Faites... répondis-je suspicieux, mais un rien curieux.
Il tapa dans ses mains en disant :
— Glag mazelltof tagada tsoin !...
Il se tourna vers moi en précisant :
— ...je suis désolé, je ne lui ai pas encore appris le français.
— Ah ! fis-je en écarquillant les yeux et en scrutant la... boîte en fer.
Un brouillard épais envahit immédiatement la pièce. Je voyais à peine le bout de mon nez. Un bruit strident me scia les tympans.
Au bout de quelques secondes :
— Zut ! entendis-je.
Il y eut un bruit bizarre de boîte en fer remplie de clous qu’on trimballe. La porte de ma boutique qui s’ouvre et se referme précipitamment.
Après trois heures d’aération de la pièce, le brouillard avait fini par s’évanouir et je découvrais alors que le ménage était... raté : une couche de poussière bizarre recouvrait tout.
— La technologie ! Mon cul !
Et j’ai repris plumeau et chamoisine...

Épinac, le 18 novembre 2020

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Gazette n°112 - lundi 16 novembre 2020
DÉBILE !
Ceux qu’on appelle “les grands auteurs” ont souvent écrit de “petits” textes souvent méconnus. Émile Zola est de ceux-là. Il est l’auteur de plusieurs nouvelles totalement oubliées, malheureusement.
“Une cage de bêtes féroces”(1) en fait partie, et reste sans doute toujours d’actualité... lorsque les animaux se rendent compte que l’être humain est le seul à détruire, par vice ou par ignorance, son environnement.
C’est ce dont je me suis entretenu avec une petite souris grise pas plus tard qu’hier.
J’étais en train de lire tranquillement, sur ma terrasse, lorsqu’une voiture passant en trombe devant chez moi a bien failli l’écraser, cette souris.
Elle s’est précipitée vers moi, et tout essoufflée, m’a dit :
— Vivre autour de vous est un calvaire quotidien !
Je l’ai regardée médusé. Je comprenais parfaitement ses mots, alors tout naturellement je lui ai répondu.
— J’imagine en effet, ai-je simplement dit.
— L’oiseau là-haut qui souhaite faire de moi son repas ; il le fait pour vivre. Mais vous, vous exterminez sans raison.
Je refermais mon livre, le posais sur mes genoux, et je suis resté coi. Que dire ? Il n’y a rien à dire de notre orgueil meurtrier.
— Je sais... nous sommes comme ça, fis-je, incapable d’excuser quoi que ce soit.
— Pourquoi détruire sciemment ce qui permet de vivre : l’eau, la terre et l’air ?
— Je sais...
Je me sentais complètement stupide.
Une voiture est alors passée à grande vitesse dans le hameau. Une main est sortie par la fenêtre. Une canette vide a roulé sur le bord de la route.
Tous les deux, nous nous sommes regardés.
Elle a haussé les épaules.
— Débile !
Elle est repartie, sans même me dire au revoir... peut-être était-ce mieux ainsi.

J’ai entendu une autre voiture débouler. Elle n’a pas pu éviter le garçonnet qui traversait la route...

1- “Une cage de bêtes féroces” d’Émile Zola, disponible en format Feuil’Bouqu’ chez Denis éditions (8 pages, 2,00 euros).

Épinac, le 16 novembre 2020

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Gazette n°111
vendredi 13 novembre 2020
C’EST ÉTONNANT NON ?
Les livres de recettes de sorcellerie, à cause de leur thème sulfureux, n’ont été édités officiellement qu’assez récem- ment. Il suffit de faire une petite recherche pour en trouver quelques-uns. Parmi ceux-ci, Denis éditions à publié : “Le petit chaudron illustré”, d’Elocin en octobre 2019(1).
Et justement, ça tombe bien, nous sommes un vendredi 13 ! Ce soir, je suis invité à un sabbat de sorciers gays dans une clairière, près de Monte-sur-la- Commode(2).
Je me propose d’y aller avec une potion de mon invention dont l’unique avantage est de transformer les yeux en lampe torche ; ce qui, il faut l’avouer, est très pratique pour lire au lit.
En voici la recette :
Faites bouillir 1 litre d’eau de pluie de moins de huit jours dans laquelle vous aurez noyé deux mouches étêtées et une araignée épattée(3). Laissez réduire jusqu’à obtenir la valeur d’une grosse cuillère.
Faites boire cette cuillérée à un chat gris sur le ventre duquel vous aurez peint le logo des Rolling Stones avec un pinceau de poils de yack qui aura trempé quinze jours dans du rhum agricole.
Coupez le bout des griffes du chat et faites-les lui manger avec une purée de petits pois aux morilles. S’il refuse d’ingurgiter cette pâtée — délicieuse au demeurant–, utilisez un entonnoir.
Si le chat vous regarde d’un œil torve avec un sentiment net d’ingratitude après vous avoir énucléé un œil, c’est raté, et en ce cas il vaut mieux égorger le chat avec une pince à épiler qui aura trempé treize heures treize dans un bain de gel hydroalcoolique mêlé de treize gouttes de citron vert pourri.
Par contre, si le chat vous regarde en miaulant sa race, c’est que vous avez réussi, vous pouvez donc passer à la suite, en suivant la recette du “Ragoût de chat sauce piquante aux petits légumes”(4). Je vous conseille, pour bénéficier de l’option “variateur de lumière”, d’accom- pagner cette dégustation d’un verre de “Coteau-de-la-Gerbe” si possible, une cuvée 1976, ou au pire 1981.
C’est étonnant non ?

1- Elocin “Le petit chaudron illustré”, 54 pages, 12,00 euros.
2- Petit village, situé dans le département de Il-est-vilaine. 666 habitants et 43 vaches (recensement 1975).
3- “Épatter”, verbe transitif . Couper les pattes d’un animal. Synonyme de “Épieder” (couper les pieds). Ex : “Couper les pattes, c’est épattant” (cit. anonyme du XVIIe siècle).
4- Marcel Escrofion “Comment accommoder son animal familier en cas de guerre” (Robert Lefond éd., Paris 1871).

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Gazette n°110
mercredi 11 novembre 2020
HURLER DE TERREUR
En ce jour particulier, en mémoire de cette grande boucherie militaro-industrielle que fut la guerre 14-18, j’aimerais mettre en exergue quelques journaux de guerre, où un citoyen lambda raconte ce qu’il a vécu. Ainsi les “Mémoires du Sergent Bourgogne” de Adrien Bourgogne (campagne de Russie, 1812), “Cahier de la guerre de 1870-1871” anonyme (guerre 1870-1871), “La peur” de Gabriel Chevallier (guerre 1914-1918) et le témoignage de mon père dans “Dernier été à Saint Désert, une jeunesse sous la botte nazie” de Claude Gohin (1939-1945).
Hommage...
— NOOOOOOOON !
André se relève d’un coup dans son lit en hurlant de terreur, il est en sueur, les yeux exorbités par l’épouvantable frayeur de ses souvenirs : la tranchée, les cadavres en putréfaction dans la boue, les morceaux de corps qui jonchent les bords visqueux de ce boyau à demi-enterré. Ses copains encore en vie, ectoplasmes décharnés, qui attendent d’être déchiquetés eux aussi. L’espoir d’en finir mêlé à l’espoir d’en revenir.
— André ? Qu’y a-t-il ? demande apeurée son épouse qui dormait à ses côtés.
Il tourne la tête doucement vers son aimable compagne, comme si la lenteur devait ne pas réveiller les morts. Il est hagard, encore perdu dans son cauchemar quotidien... pourtant ça fait plus de deux ans qu’elle est finie, cette boucherie inhumaine, ce carnage ignoble. Il se rappelle le jour où il a planté la baïonnette dans le ventre d’un jeune homme simplement venu d’en face. Ce long bout de métal qui est allé lui déchirer les entrailles.
La pluie des obus, le bruit incessant de la mitraille, jour et nuit, métronome agaçant de la mort, l’odeur âcre de la poudre et métallique du sang, et la merde qui jaillit comme l’ultime soubresaut du vivant.
— Pardon ma chérie, toujours ma mémoire, mon cauchemar récurrent.
— Ce jeune garçon ?
Il la regarde, silencieux. Il plonge son âme au fond des yeux de son amour.
— Oui, finit-il par expirer dans un souffle de culpabilité.
Ils s’étreignent, il pleure, elle le rassure d’un baiser chaste.
— C’est fini mon amour.
— Jusqu’à quand ?

nb : à mon grand-père, André Gohin (1896-1991) qui, si cette histoire est “fictive”, il n’en reste pas moins qu’il s’est réveillé tous les matins en hurlant de terreur... plus de deux ans après cette infâme boucherie.
—Denis Gohin—

Épinac, le 11 novembre 2020

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Gazette n°109 - lundi 9 novembre 2020
KIKI
Des livres où l’animal est au centre de l’histoire, il y en a à la pelle : “La chatte” de Colette évidemment, “Le lion” de Joseph Kessel bien sûr ou encore “Un animal doué de raison” de Robert Merle à découvrir.
Mais pour moi, c’est “Le chien des Baskerville” qui a marqué mon imaginaire.
D’ailleurs on m’a raconté une histoire assez ignoble au sujet d’un chien. Et ce n’est pas une histoire pour les enfants, je tiens à le préciser, elle pourrait perturber leur développement mental.
Cette histoire se passe dans une région française que la décence m’interdit de nommer ici. Elle commence par ce titre de presse dans la gazette régionale “Le journal de Saône et Pinard” :
“Morteau-les-Mines, l’horrible cadeau du petit Kévin”. L’article racontait qu’un petit garçon avait reçu dans un colis, pour son anniversaire, un chien... un cadavre de chien, un tout petit chien, le corps recroquevillé, la langue violette sortant de sa gueule crispée. Il avait essayé de sortir de son caveau postal en grattant de ses petites griffes menues.
Mais, et c’est là toute l’horreur de l’histoire, c’est que Kévin Krueger en fut tout heureux. Il sortit le pauvre corps, le plaça sur la table de la cuisine sous le regard effaré de ses parents médusés qui ne pouvaient que s’étreindre dans la peur de leur rejeton.
L’enfant prit un couteau et tout en sifflant la Paimpolaise, se mit en devoir d’ouvrir le ventre du petit canidé.
Les boyaux s’étalèrent sur le plan de travail dans une mare de sang. Il préleva quelques viscères pour en remplir un bocal, puis jeta le corps évidé dans le container aux poubelles.
Il prit un stylo, et inscrivit sur une étiquette d’écolier :
“Kiki”.

Épinac, le 9 novembre 2020

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En relation avec “Gazette” n°109, vous pouvez lire un extrait de “Le chien des Baskerville” de Arthur Conan-Doyle (Denis éditions, juillet 2020).
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Gazette n°108 - vendredi 6 novembre 2020
LA GRIPPE DES HIPPOPOTAMES
S’amuser avec l’histoire, comme Frédéric Dard dans “L'Histoire de France vue par San Antonio” (Fleuve noir éd., Paris 1964) c’est une chose... mais le faire pour les enfants ? C’est autre chose.
Heureusement, tonton Marcel est là !
Tonton Marcel, c’est le tonton d’André, le petit garçon qui raconte ce qu’il a compris des “Belles histoires” de son tonton.
Et l’autre jour, Marcel lui a parlé de la grande pandémie de “grippe espagnole” de 1918. Voici son “compte-rendu” :
Tonton Marcel y’me raconte des belles histoires de ce qu’il s’est passé avant.
Hier, alors que maman elle se mouchait tellement que son nez y ressemblait à çui d’un hippopotame, que moi ça m’a fait rire. Mais tonton y m’a dit que c’était pas gentil de me moquer comme ça de ma maman, parce que la grippe on peut en mourir pour la vie. Et il m’a raconté la grippe espagnole que c’était il y a longtemps, enfin pas tant que ça quand même, en tout cas pas au temps des dinosaures, c’était après la “Grande Guerre” d’arrière grand-pépé ; quand on était pas copains avec les Allemands qui habitent en Allemagne. Les Allemands c’est un peu comme moi avec mon pas copain de classe, Aristide... “Aristide Bruyant” comme il l’appelle tonton en se marrant comme une otarie. Enfin, bref, la grippe espagnole, en fait elle était américaine. Et elle a été très très méchante la grippe américaine, pire que Trompe, le chef de les américains. D’ailleurs, le grand-pépé de Trompe, qui était allemand et qui avait envahi l’Amérique quand il était jeune, il est mort de la grippe qu’était pas espagnole. C’est peut-être pour ça qu’il aime pas les Mexicains, monsieur Trompe ?
Il y a eu des milliards de morts, ou des millions, enfin très beaucoup ! Et les seuls masques qu’y avaient, c’était pour le gaz ketchup, ou moutarde, je me rappelle plus très bien. Moi les seuls gaz que je connais c’est quand on fait des concours de prouts avec mon copain Berthold pour se marrer et embêter le chien de monsieur Tarin, notre voisin.
Tout ça pour dire que je dois pas me moquer du nez à maman quand elle se mouche, même si ça me fait penser aux hippopotames.
Je me demande si les hippopotames y peuvent avoir la grippe... et ça leur ferait un nez comment ?

Épinac, le 6 novembre 2020

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Gazette n°107 - mercredi 4 novembre 2020
LA HAINE
Le corbeau est un oiseau qui sert souvent le maléfice, la tristesse ou la peur, et pas seulement dans les livres, comme “Le corbeau” d’Edgar Allan-Poe. Ainsi dans “Vincent”, le dessin animé de Tim Burton, dans “Les oiseaux”, le film d’Hitchcock ou dans “Champ de blé aux corbeaux”, le tableau de Vincent Van Gogh...
Mais si l’en était autrement ? Si le corbeau était montré sous un jour favorable ?
...Il était une fois, dans un lointain pays, en des temps reculés, un vieil homme seul et désœuvré.
Pas exactement seul, en effet il partageait sa vie avec un corbeau. Il l’avait appelé Lucien, car c’était le prénom d’un de ses fils mort trop jeune. Et donc le corbeau se comportait presque comme un fils aimant, rendant quelques menus services au vieil homme : portant son courrier à la poste, protégeant son petit potager de ses congénères, le réveillant doucement du bout du bec, et bien d’autres offices. Lucien était apprécié de tous, autant que son “père”.
Le vieil homme gagnait sa pauvre vie en réparant les montres et les horloges que les gens lui confiaient. Il était apprécié de tous...
Tous ? Non ! Seul l’apothicaire du village avait une haine tenace envers le vieil artisan.
Chacun était au courant, et tous en savaient la raison :
« C’est parce que le vieil homme a refusé la main de sa fille au fils de l’apothicaire », disait les uns.
« C’est une vieille histoire de concours de billes, lorsqu’ils étaient gamins », disaient d’autres.
« C’est à cause de la gentillesse du vieil homme », disaient encore certains.
Et les derniers assuraient que c’était Lucien qui faisait peur à l’apothicaire.
...Bref, personne ne savait trop pourquoi l’apothicaire détestait le vieil homme. Et en fait personne n’y prêtait vraiment attention.
Seulement, un jour, l’apothicaire cria au vol de sa montre, et accusa le vieil homme.
Il disait tenir une preuve accablante du forfait : une plume noire qu’il disait avoir trouvé juste à côté de l’endroit où il posait sa montre. Ses deux fils et sa femme juraient avoir vu Lucien dérober l’objet.
Un gendarme vint chez le vieil homme pour arrêter Lucien et l’enfermer en attendant le procès.
Mais l’apothicaire, guidé de sa haine inextinguible, apparut soudainement, et visa le vieil homme avec son fusil.
Lucien voyant son “père” en danger, se précipita... il arracha de la poche de l’apothicaire la montre qui en dépassait. Mais il reçu la balle mortelle en plein cœur.
Il s’effondra sur le sol de la masure.
Le gendarme ne pût que constater les faits et emmena l’apothicaire en prison.
Le vieil homme, terrassé de douleur, n’eut que le temps de mettre sa main à son cœur, qui s’arrêta... comme toutes les horloges du village.
On enterra le vieil homme avec Lucien, et depuis, dans le village, il n’y a plus ni horloge, ni apothicairerie.

Épinac, le 4 novembre 2020

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Gazette n°106 - lundi 2 novembre 2020
CE CONFINEMENT COMMENCE BIEN
Parmi les livres qui évoquent une rencontre, on peut se souvenir, entre autres, de “Les amours interdites” de Yukio Mishima ou dans un tout autre genre de “Rencontres du troisième type” de Michel Ganstel.
Mais c’est quoi une rencontre ? Et si...
Le temps était au beau en cet avant-dernier jour du mois d’octobre, confiné chez moi... commerce fermé par obligation.
J’étais mollement affalé dans mon fauteuil, sur ma terrasse, et je concluais un bon repas en fumant un bon cigare avec un fond de calva “du proprio”.
Je pensais à Patrick Boutin, que je n’avais jamais rencontré, mais dont j’allais publier les deux derniers ouvrages...
Apparut alors un être étrange. C’était comme une grosse poire à la peau d’un léger violet parsemé de “pois” plus clairs. Deux yeux prolongeaient des excroissances.
De son “bec” on pouvait voir deux dents parfaitement blanches.
Il avait l’air affable, aussi je ne me suis pas inquiété plus qu’il ne fallait. J’étais juste étonné.
— Bonjour, sauriez-vous m’indiquer la direction de Bételgeuse ? demanda-t-il.
Il parlait ma langue... c’était déjà ça, parce que mon alien était un peu rouillé.
— Je suis désolé, mais je crains que même avec Google street je ne puisse vous être d’aucune utilité.
Je me levais tout de même, lui tendant une main amicale. En retour, il me tendit une sorte de tentacule qui me fut très douce au toucher, légèrement chaude et nullement désagréable.
— Je me présente : Denis, éditeur artisan et en ce moment désœuvré à cause d’une pandémie mondiale.
Il parut satisfait de ma politesse à son égard et me répondit :
— Mon nom est Glub... Zör Glub, ministre plénipotentiaire en charge de la sécurité intergalactique de la planète Glop-Glop et nommé à ce poste pour retrouver un dangereux malfaiteur.
— Un dangereux malfaiteur ? répétais-je un peu bêtement. J’étais effaré.
— Oui, il se cache sous une apparence d’un être à quatre pattes et inoffensif.
C’est à ce moment-là que Gisèle, la chèvre de mon voisin apparut. Elle était sur ses deux pattes arrière avec une mitrailleuse Thomson pointée dans la direction de Zör Glub. Elle ne ressemblait plus à cette petite chèvre si douce et un peu chiante qui bêlait au fond du jardin dès qu’elle me voyait.
— Zör Glub, maudit shérif, j’vais t’faire avaler ton bulletin d’naissance, cria-t-elle.
À peine avait-elle dit cela que nous nous jetions sur le sol pour échapper aux balles. Zör tira de je ne sais où une sorte de pistolet et désintégra Gisèle.
Nous nous sommes relevés. Je regardais abasourdis l’endroit où se tenait Gisèle... le malfaiteur intergalactique. Il ne restait plus qu’un petit tas de cendres.
— Eh bien merci Denis. Vous avez sauvé le monde et l’univers, mine de rien.
— Oh vous savez, je n’ai rien fait, fis-je très humblement.
Il sortit de je ne sais où une sorte de pin’s et me le tendit :
— Recevez tout de même ceci en gage de l’amitié terra-glop-glop.
Il me fit l’accolade et je le vis disparaître dans les airs.
“Un chic type... une chic rencontre, ce confinement commence bien.” me suis-je mis à penser en souriant.

Épinac, le 2 novembre 2020
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En relation avec “Gazette” n°106, vous pouvez lire un extrait de “Le temps des rencontres” de Bernard Paul Foursin (Denis éditions, novembre 2020).
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